Les compléments vitaminiques

Faut-il prendre des compléments de vitamine C pour booster son système immunitaire, de la vitamine A pour garder une bonne vision, de la vitamine B pour rester en forme? Des années d’études scientifiques n’ont pas réussi à prouver l’efficacité réelle des cocktails de vitamines vendus, souvent à des prix élevés, dans la plupart des pharmacies.
En réalité, des études récentes ont plutôt montré que les vitamines et compléments alimentaires ne sont pas vraiment efficaces, certains scientifiques avancent même qu’ils sont néfastes pour l’utilisateur si consommés avec excès. Des recherches menées sur du long terme ont même démontrées que des personnes qui ingurgitaient des compléments vitaminés couraient un plus grand risque de mourir que celles qui n’en prenaient pas. Ainsi le béta-carotène, forme de vitamine A, augmente le risque de cancer du poumon chez le fumeur quand il est consommé sous forme de complément alimentaire. Pris dans sa forme naturelle, c’est-à dire dans les aliments, cette vitamine a un effet protecteur pour le cancer de l’œsophage…
Par conséquent, comme avec les autres sujets abordés, il ne faut pas « idolâtrer » les compléments vitaminés et penser qu’ils seront la solution à tous vos problèmes de fatigue, troubles du sommeil, prise de poids…il faut d’abord suivre des règles hygiéno-diététiques saines pour se sentir bien dans son corps. Contrairement aux compléments sous forme de pilules ou autres, une alimentation saine et équilibrée peut de manière prouvée, contribuer à diminuer le risque de développer un cancer ou d’autres maladies, comme les maladies cardio vasculaires.
Il ne faut consommer ces compléments que lorsqu’une carence est mise en évidence, par une prise de sang, par exemple !
Mais pourquoi tout cet engouement ?
Dynamisant physique, booster d’immunité, régulateur des troubles digestifs, cardiaques, respiratoires, du sommeil, permettant de contrôler le poids, d’harmoniser l’humeur en diminuant la dépression, réponse à l’autisme, … Les bienfaits d’une alimentation « sans » sonnent comme une cure de jouvence. Au-delà d’être en bonne santé, les adeptes de cette alimentation sans gluten, végan, bio… se disent aussi plus proches de la nature en rejetant toutes productions non nobles et issues de l’industrie alimentaire de sorte que ces régimes sont médiatisés comme LA solution pour se soigner et militer à l’aide son assiette.
À bien y réfléchir, cet engouement a pourtant de quoi surprendre car les bienfaits énoncés se basent avant tout sur ceux obtenus par des personnes malades, obligées d’exclure certains composants de leur alimentation pour se soigner. Or, la santé se définit par une absence de maladie, non comme un état obtenu grâce à un traitement! C’est pourtant bien ce que proposent les sympathisants du sans gluten, par exemple, aux personnes saines: la santé grâce à un traitement alimentaire ! Quelles conséquences cette distorsion peut-elle avoir sur le plan psychologique ?


Le concept de la menace dans l’assiette :
Manger est un acte répondant à un besoin primaire : la faim. La satisfaction de ce besoin a pour but de restaurer le corps et devrait donc, en toute logique, se faire de la manière la plus spontanée qui soit. Mais lorsque des discours prônent que la santé s’obtient en s’assurant d’exclure certains aliments de base, cela ouvre inévitablement la voie à un rapport plus torturé à l’alimentation. Se nourrir perd de sa saveur et devient compliqué, passant d’abord par la chasse au mauvais produit et instaure une attitude d’évitement. Ce qui est contre nature puisque l’appétit est de l’ordre du désir, non de l’exclusion. Ce rapport à l’alimentation favorise le développement de troubles du comportement alimentaire. En effet, toute restriction majeure et de longue durée de produit glycémiant, par exemple, engendre toujours des compulsions alimentaires. Sorte d’obsession avec besoin urgent de consommer ce qui a été banni. Oui, ces compulsions apparaissent toujours ! Parce que l’organisme a besoin de glucides et que notre cerveau ne peut s’en passer. Les glucides viennent également satisfaire le circuit de la récompense et du plaisir, lequel contribue au bien-être. Le corps a donc une double raison d’engendrer des compulsions alimentaires lorsqu’il est privé de glucides: celui de nourrir les besoins alimentaires du cerveau, mais aussi de réguler l’équilibre émotionnel en satisfaisant le circuit de la récompense. Ces compulsions alimentaires, bien que bénéfiques pour le cerveau, engendrent rapidement une détresse psychologique par un ressenti d’échec et de culpabilité d’avoir craqué et consommé des aliments « toxiques ». S’en suit un rapport conflictuel à la nourriture qui peut rapidement dégénérer et donner lieu à un trouble de type boulimique.
Prenons l’exemple du sans gluten : aux États-Unis, on parle d’un véritable « boum ». En 2016 la population se nourrissant de la sorte était estimée à 25% alors que 0,7% des Américains était et sont réellement intolérants.
Ce boum résulte notamment de l’apparition du best-seller Wheat belly (2011) du cardiologue William Davis, responsable de la prévention des maladies cardiaques dans le Wisconsin, état connu pour son taux élevé en obésité morbide. L’auteur y véhicule l’idée selon laquelle une dégradation globale de la santé est à mettre en lien avec la consommation de blé génétiquement modifié qu’il présente comme toxique. Concept qui sera encouragé et relayé par des stars hollywoodiennes. Il n’en fallait pas plus pour que les industriels diversifient les produits adaptés qui peuplent désormais nos rayons de supermarché et les tables de restaurants. Notons que toujours aux USA, la proportion de femmes souffrant de boulimie est estimée à 25%. Cette coïncidence a de quoi interpeler !


Ce régime alimentaire pourrait aussi bien cacher un autre trouble du comportement alimentaire : l’orthorexie. Il s’agit d’une volonté obsessionnelle de rejeter des aliments jugés malsains pour n’ingérer que des produits désignés comme sains. L’action de se nourrir se dénature au profit de l’observation de règles aussi strictes qu’arbitraires. L’orthorexie est un trouble du comportement alimentaire au même titre que la boulimie ou l’anorexie. Elle est paradoxalement responsable de malnutrition mais aussi d’exclusion sociale de par la rigidité des normes qu’elle induit.
Par ailleurs, l’application de règles diététiques strictes en se nourrissant par exclusion favorise le trouble phobique. La phobie est une peur irrationnelle qui donne lieu à une pensée dysfonctionnelle où la personne se met à organiser sa vie en fonction d’un danger à éviter. Le terme de « gluténophobie » commence ainsi à faire son apparition dans la littérature. Toujours est-il que la phobie engendre un isolement et souvent s’accompagne de dépression. Alors que le sans gluten a la réputation de garantir la santé, il fait néanmoins clairement courir le risque d’engendrer des troubles du comportement alimentaires et des dysfonctionnements relationnels dont les conséquences ne sont pas à banaliser.
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