La ménopause

La ménopause est l’arrêt des règles qui survient vers l’âge de 50 ans et qui correspond à l’arrêt du fonctionnement hormonal de l’ovaire.

La préménopause est la période qui précède l’arrêt des règles. Les cycles deviennent irréguliers, et les symptômes de ménopause peuvent commencer à apparaître.

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Petit rappel du cycle hormonal de la femme :

Chaque femme dispose d’un capital de follicules ovariens à sa naissance. Les follicules ovariens se transformant en ovocytes dans les ovaires. Les follicules ovariens se forment pendant la vie intra-utérine (avant la naissance). À la naissance, une petite fille en possède ainsi plusieurs millions. À la puberté, quelques centaines de milliers de follicules persistent dans les deux ovaires, mais pas plus de 300 à 400 parviendront un jour à maturité.

Ces follicules ovariens se développent chaque mois (= à chaque cycle menstruel) mais un seul follicule ovarien atteint un stade suffisant pour libéré un ovocyte (= ovule qui peut être fécondé) qui pourra partir vers l’utérus par les trompes (ou tube de Falllope). C’est ce qu’on appelle l’ovulation.

Après l’ovulation, le follicule vidé qui n’a pas rencontré de spermatozoïde, va se transformer en corps jaune qui a encore un rôle important. Ce corps jaune sécrète une hormone, la progestérone qui va permettre le déclenchement des règles.

Les follicules, eux, participant à la sécrétion de l’oestrogène, l’autre hormone “féminine” qui participe, au niveau de l’utérus, au développement de la muqueuse utérine.

En effet, celle-ci doit s’épaissir tous les mois au cas pour accueillir un éventuel embryon. S’il n’y a pas de fécondation, la muqueuse utérine se détruit ce qui provoque les règles.

A la préménopause, les follicules ovariens sont moins nombreux et moins sensibles. Ils produisent donc moins d’oestrogène. La conséquence est qu’il y a moins d’ovulation et les cycles menstruels sont plus irréguliers. S’il y a moins de production d’oestrogène, il y a moins de muqueuse utérine. De plus, s’il y a moins de follicules, il y a moins de corps jaunes donc moins de sécrétion de progestérone. Par conséquent, il n’y a tout doucement plus de règles jusqu’à arriver à pas de règles : c’est la ménopause!

On pose le diagnostic de ménopause après 1 an complet d’aménorrhée (absence de règles). Il est possible de faire des prises de sang en péri-ménopause ou ménopause pour valider le diagnostic mais celui-ci se fait réellement par l’anamnèse de la patiente, c’est-àdire par la description de celle-ci de son absence de règles et de ses symptômes.

Il n’y a pas d’examens d’imagerie pour la ménopause! Par contre, un suivi gynécologique doit continuer avec un frottis de dépistage de cancer du col jusque 65 ans tous les 3 ans, une contrôle régulier par échographie des ovaires ainsi qu’une mammographie tous les 2 ans.

En conclusion, la ménopause n’est donc pas une maladie mais c’est le moment dans la vie du femme où elle ne peut plus être fécondable (= tomber enceinte)

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Quels sont les symptômes de la ménopause ?

Les symptômes varient d’une femme à l’autre : certaines en ont peu voire aucun. Tandis que d’autres en ont divers, d’intensité moyenne à très présente.

Bouffées de chaleur : La sécrétion d’œstrogènes diminue et entraîne un déséquilibre hormonal qui dérègle le mécanisme de régulation de la température du corps et provoque ainsi des bouffées de chaleur. Celles-ci se manifestent par une sensation de chaleur intense et diffuse sur la partie supérieure du buste, le cou et le visage, apparaissant brutalement et disparaissant spontanément. Ces dernières évoluent en moyenne sur une durée de trois à cinq ans et surviennent de manière irrégulière, de l’ordre de plusieurs fois par jour à quelques fois par semaine.

Quelques habitudes au quotidien permettent de limiter les bouffées de chaleur :

• Porter des couches de vêtements faciles à retirer
• Eviter la consommation d’alcool
• Eviter la consommation de boissons excitantes
• Eviter la nourriture épicée
• Arrêter de fumer
• Faire du sport

Fatigue/irritabilité : Vous pouvez ressentir un manque d’énergie, une faiblesse permanente ou une fatigue intense à certains moments de la journée. Dans les deux cas, votre état vous empêche d’accomplir les tâche quotidiennes ou de vous concentrer sur quelque chose.

La fatigue a des conséquences psychologiques : à la longue, vous pouvez vous sentir très facilement irritable ou déprimée. Cette irritabilité est augmentée par la chute du taux d’oestrogène.

Quelques habitudes au quotidien permettent d’améliorer son sommeil et/ou de retrouver de l’énergie :

• Prenez un repas léger et digeste. Attendez au moins 2 heures après le repas avant d’aller vous coucher.

• Limitez la consommation d’alcool et de boissons excitantes (café, thé, cola).

• Évitez les facteurs d’énervement en soirée : se disputer, entamer la résolution d’un problème complexe ou regarder un film angoissant. Il vaut mieux les reporter au lendemain matin, lorsque vous serez reposée.

• Prenez du temps pour vous avant le coucher : un rituel de soin, de la lecture, ou encore de la relaxation.

• Ne luttez pas si vous vous sentez tomber dans les bras de Morphée.

• En journée, vous pouvez faire une sieste (courte – de 20 à 30 minutes) pour recharger vos batteries, lorsque c’est possible.

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Peau et cheveux : La baisse d’œstrogènes entraîne un amincissement de la peau, ce qui accentue les rides et donne un aspect de vieillissement de la peau. La peau perd de son élasticité ce qui provoque l’affaissement de la peau et de la poitrine. Les androgènes (hormones sexuelles masculines sécrétées aussi par le corps féminin) se retrouvent en excès relatif, entraînant parfois une perte de cheveux, une pilosité accentuée ainsi que l’apparition d’impuretés (acné) à la surface de la peau. De même, la testostérone peut parfois entraîner aussi une hypertrophie du larynx, cause d’une augmentation de la gravité de la voix.

Quelques habitudes au quotidien à mettre en place :

• Nettoyer sa peau tous les jours avec de l’eau tiède assortie et un savon non parfumé ou une lotion nettoyante.

• Nourrir et protéger sa peau. Il existe de nombreuses crèmes et laits adaptées à chaque type de peau dont l’action ne reste cependant que superficielle. Ces produits enrichis en agents hydratants et émollients permettent néanmoins de limiter des effets du temps.

• Il existe différentes produits sur le marché permettant de redonner un peu de volume à la coiffure.

• Il est important de bien hydrater les cheveux.

Prise de poids : La ménopause n’entraîne pas forcément une prise de poids mais plutôt une nouvelle répartition des graisses. On parle de répartition androïde des graisses (comme pour les hommes). La graisse a donc tendance à se mettre sur le ventre.

Quelques habitudes au quotidien pour limiter ce risque de prise de poids :

• Avoir une alimentation équilibrée et diminuer absolument les aliments riches en graisses et en sucres.

• Continuer à avoir une activité physique régulière.

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Incontinence urinaire : La carence oestrogénique est aussi responsable de plus nombreux troubles urinaires. En effet, cela peut engendrer de l’incontinence d’urgence, c’est-à-dire quel’on est plus capable de se retenir au moment où l’on ressent le besoin d’aller uriner. Cela peut être très handicapant car l’on peut avoir peur de sortir de chez soi. Souvent, les femmes ont aussi plus de difficultés à vider leurs vessies et cela favorise donc les infections urinaires.

Quelques habitudes au quotidien pour diminuer les inconvénients de ce symptôme:

• Exercices périnéaux pour remuscler la zone du périnée qui peuvent être conseillés par la kinésithérapeute

• Port de protections féminines, il existe actuellement plusieurs culottes ou protègeslips adaptés.

• Bien s’hydrater malgré tout pour éviter les infections urinaires

Risque cardiovasculaire : A la ménopause, les femmes sont plus à risque de problèmes cardiovasculaires (hypertension, maladie cardiaque…). Pour être plus précis, jusqu’à cette période de leur vie, les femmes profitent de la protection de certaines hormones : les œstrogènes. Ces dernières favorisent le bon cholestérol, le HDL qui « nettoie » les artères. A contrario, elles bloquent le mauvais cholestérol, le LDL qui s’accumule dans les vaisseaux sanguins et les bouche. Lorsque l’oestrogène chute comme nous l’avons expliqué précédemment, le risque d’accumuler des plaques de mauvais cholestérol dans les artères augmentent. De plus, les parois des artères deviennent plus fragiles, moins élastiques, avec l’âge.

Quelques habitudes à prendre pour diminuer ce risque cardiovasculaire:

• Éviter les mauvaises graisses, à l’origine du cholestérol LDL : beurre, fromage gras, gras du lard, viande grasse… Il ne faut pas complètement retirer les lipides de son alimentation, car ils exercent une action bénéfique sur l’organisme. Privilégiez donc plutôt ceux qui contiennent du bon cholestérol (poissons, huiles végétales comme l’huile d’olive ou de colza).

  • Arrêter de fumer : la cigarette, en plus de tous ses autres effets néfastes sur l’organisme, accélère le rythme cardiaque et réduit l’oxygénation des cellules et le taux de bon cholestérol.
  • Ne pas consommer d’alcool calorique : certains alcools sont beaucoup plus caloriques et aggravent les problèmes de poids, et donc d’hypertension.
  • Limiter le sel : il est préférable de ne pas en ajouter dans les aliments, que ce soit au moment de la cuisson ou à table.
  • Faire de l’exercice: on ne le répétera jamais assez! Une activité physique régulière protège le corps des effets du vieillissement et permet d’évacuer le stress. C’est donc une bonne solution contre l’hypertension.
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Ostéoporose : Après 40 ans, le tissus osseux n’est plus reconstruit aussi vite qu’il ne se résorbe et la densité du squelette se modifie. Ce phénomène commence très lentement. Il s’accélère ensuite avec le vieillissement et, chez les femmes, avec la ménopause. En effet, elle ne bénéficie plus à ce moment là de l’effet protecteur de l’oestrogène. L’os manque alors de minéraux, de calcium, et sa structure devient plus légère. Ceci le rend plus fragile et exposé au risque de fracture. C’est ce que l’on appelle l’ostéoporose. Certaines femmes ont plus de risque que d’autres si elles prennent certains médicaments ou bien en cas de ménopause précoce.

Quelques habitudes à prendre toute la vie pour maintenir une bonne densité osseuse :

  • Dès l’enfance, veiller à maintenir un bon apport alimentaire en calcium d’origine animale et/ou végétale. Ceci permet d’abord de solidifier le squelette et ensuite d’éviter que l’organisme ne puise dans ce dernier lorsqu’il lui faut ce minéral.
    Les aliments riches en calcium sont les produits laitiers, les poissons gras avec arêtes (sardines par exemple), les variétés de choux, les haricots, les lentilles et pois chiches, les épinards et les fruits secs à coque. Les eaux minérales apportent également du calcium en quantité variable.
  • Pratiquer un sport, comme le jogging, la marche, la gymnastique…
  • S’exposer à la lumière extérieure (pour la synthèse de la vitamine D). En complément, on trouve de la vitamine D dans les poissons gras, les œufs et les produits laitiers.
  • Ne pas fumer, ou arrêter de fumer.
  • Éviter de consommer trop de boissons acidifiantes (alcool, café, coca…), car elles demandent un rééquilibrage acido-basique à l’organisme. Ce faisant, il va puiser du calcium dans les os et donc les fragiliser à terme.

Sécheresse vaginale : la carence en oestrogène engendre une sécheresse vaginale.

Celle peut entraîner des gênes voire douleurs pendant les rapports. Le vagin est irrité par les frottements et cela peut même avoir pour conséquence des saignements. Cette sécheresse favorise aussi les infection vaginales. Sur le long terme, cela peut causer des troubles sur la libido, c’est-à-dire les envies sexuelles, nous parlerons de cela un peu plus
loin.

Quelques conseils pour limiter la sécheresse vaginale:

  • Avoir des rapports sexuels fréquents : en effet, plus on va stimuler le vagin, plus il y aura une production naturelle de sécrétions lubrifiantes.
  • Augmenter le temps des préliminaires et des caresses qui contribuent à la préparation mentale mais ainsi à la préparation physique du corps pour permettre une pénétration moins douloureuse.
  • Utiliser des lubrifiants à base d’eau que vous pouvez trouver en commerce ou pharmacie.
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