Être accompagné pour arrêter les addictions

drugs, stop, drug

Il y a plusieurs obstacles à l’arrêt de la consommation.

Le premier est sans doute le fait que beaucoup de personnes dépendantes ne s’en rendent pas vraiment compte. C’est déjà une première épreuve que d’accepter cette réalité. C’est encore plus difficile à accepter quand la personne qui souffre a elle même souffert d’un parent alcoolique/ consommateur.

Ensuite les personnes qui souffrent de dépendance sont malheureusement mal comprises et mal perçues par la société, ce qui est dommage car c’est certainement un des freins pour qu’elles cherchent et trouvent de l’aide. Ce n’est pas si simple d’oser demander de l’aide. L’aspect illégal de nombreux produits entraîne un arsenal de mesures répressives, probablement nécessaires mais qui renforcent la stigmatisation des consommateurs.

Enfin, il y a l’obstacle du corps qui réclame dans un certain nombre de cas les substances lors des tentatives de sevrages (voir partie médicale de cette newsletter). Selon l’addiction, il sera parfois utile de prescrire un traitement de substitution pour atténuer les effets du manque. Pour d’autres produits, il est parfois même tout simplement impossible d’arrêter de consommer sans être hospitalisé. Vous l’aurez compris, dans de nombreux cas il ne s’agit donc pas d’une simple question de volonté.

C’est pourquoi, le 4ème obstacle auquel je pense est la culpabilisation des personnes dépendantes. Souvent, j’entends dans mes consultations que la culpabilisation a tendance à aggraver la situation de la personne car cela renforce son envie de consommer, probablement pour éviter de ressentir cette culpabilité. Les personnes perfectionnistes sont d’ailleurs particulièrement sujettes à l’alcoolisme. En diminuant les paroles culpabilisantes et en privilégiant plutôt l’orientation/l’accompagnement vers des services d’aide spécialisés, nous pouvons déjà tous agir contre cet obstacle.

Upset Woman Looking in Mirror
A Man Standing on a Bedroom Doorway Looking at a Girl Sitting on Bed

Par ailleurs, on sous-estime fréquemment la souffrance des proches des personnes dépendantes (partenaire, famille, enfants, etc). Ils/Elles sont parfois entraîné.e.s dans une dynamique relationnelle compliquée et se retrouvent parfois sans le vouloir à renforcer l’addiction de la personne dépendante. On parle d’ailleurs souvent de personne co-dépendante. (Par exemple, quand on donne de l’argent à la personne qui consomme, ou qu’on achète le produit à la place de la personne dépendante, etc.)

L’aide psychologique/matérielle/sociale/juridique

Etant donné que l’addiction peut prendre une grande place jusqu’à toucher tous les aspects de la vie, il sera parfois souhaitable de mettre en place plusieurs types d’aide : médicale, psychologique, sociale, juridique, matérielle.

Une fois les obstacles dépassés, l’aide ou les aides trouvée.s, la personne en souffrance pourra commencer un travail de compréhension de soi. Car c’est aussi ce que la consommation empêche bien souvent. D’avoir accès à soi et à ses propres émotions. On peut apprendre à s’écouter.

− Pourquoi je consomme tel produit ? Quel est l’effet recherché/ constaté ? (effet du produit sur moi, mes sensations et effet sur les proches)
− A quoi/à qui est-ce que ce produit me fait penser ?
− A quel moment j’ai commencé ? Dans quel contexte ? Y avait-il des raisons qui m’y ont poussé.e ?
− De quoi le produit me protège-t-il ? Quelle serait la fonction de la consommation de tel produit? Quel est l’effet/sensation recherché?
− Me permet-il de m’échapper d’une situation insupportable, dont je ne vois pas l’issue ?
− Ai-je vécu des traumatismes ? Des deuils ?

Etc.

Crop woman tapping shoulder and comforting upset female friend while sitting at home together
Women Performing Yoga on Green Grass Near Trees

Petit à petit, en fonction du rôle joué par la substance consommée, il ser possible au cours d’une relation psychothérapeutique de réfléchir à d’autres solutions pour éviter de devoir recourir à un produit.

Par exemple :

− Pour les personnes qui n’aiment pas l’ennui, on pourra chercher d’autres occupations,

− Pour les personnes qui craignent les angoisses ou les débordements émotionnels, on pourra chercher d’autres manières de s’apaiser, ou de s’entourer de personnes de confiance,

− pour les personnes qui se sentent déprimées, on pourra chercher ce qui compte pour la personne, ce qui fait plaisir, et parler de ce qui déprime tant, et dans certains cas proposer des médicaments qui n’ont pas d’effets addictifs,

− pour les personnes qui cherchent à s’extraire ou s’anesthésier par rapport à une situation de vie insupportable, il s’agira de réfléchir aux changements possibles pour retrouver son espace à soi, etc…

Les services spécialisés :

 Gate asbl

Salle de consommation à moindre risque (brochure disponible à la maison médicale).

− service gratuit et anonyme
− pour personnes vulnérables à partir de 18 ans
− qui consomment de l’héroïne ou de la cocaïne (pas pour les consommateurs de cannabis ou d’alcool)
− possibilité de testing de produit, salle de repos, équipe et lieu sécurisé pour une réaction rapide en cas d’overdose, échange de matériel de consommation
− permet de réduire la consommation à ciel ouvert et les risques de transmissions de maladies
− ne fournissent pas de drogues
− consultations médico-sociales sur place et orientation possible vers le réseau de soin spécialisé

Rue de Woeringen 9 à 1000 Bruxelles

02/253.59.99

www.transitasbl.be

email@transitasbl.be

Du lundi au vendredi de 10h à 17h

Sauf le mercredi de 12h à 17h

Centre Médical Enaden asbl+ Antenne de Molenbeek

Prise en charge globale pour addictions aux drogues, alcool, jeux, écran, médicaments. Pour les usagers et pour leurs proches.

Rue Saint-Bernard 114 à 1060 Bruxelles

Tél : +32 2 534 63 73 – Fax : 02 534 53 94

centre.medical.enaden@enaden.be

Du lundi au vendredi de 9h à 18h (le mercredi de 9h à 20h)

Sur rendez-vous de préférence

Fermé les jours fériés

Antenne de la chaussée de Gand

− Centre de jour (activités organisées en journée)
− Centre de jour pour jeunes
− Centre d’hébergement de crise
− Centre d’hébergement
− Consultations médicales, psychologiques, psychiatriques, sociales
− Equipe mobile : « Le renfort » pour intervention au domicile ou dans locaux à St-Gilles ou Berchem, sur demande des proches ou d’intervenant social, pour des jeunes consommateurs de minimum 18 ans.

Chaussée de Gand, 1022 à 1082 Bruxelles

Tél : +32 2 465 64 96 – Fax : 02 534 53 94

Uniquement sur rendez-vous

Babel

Consultations pour usagers de drogues/alcool et leurs proches (psychomedico-social). Pas d’obligation d’abstinence

Rue Hôtel des Monnaies, 67 à 1060 Saint-Gilles

Tél : 02 543 03 43

Du lundi au vendredi de 9h à 17h

Le projet Lama

Pour toxicomanes et leurs proches. Consultations médico-psycho-sociales, orientation vers hébergement, réduction des risques, espace communautaire, informations sur les drogues, accompagnement dans certaines démarches

Les usagers peuvent choisir l’un des 3 sites, chacun ayant ses spécificités :

– Ixelles : 02 640 50 20 rue Américaine, 211 – 1050

– Anderlecht : 02 524 33 52 rue Gheude, 49 – 1070

– Molenbeek : 02 411 51 61

– accueil/consultations : 25 rue Montagne aux Anges – 1080
– adresse postale : 184d bvd Léopold II – 1080

Le Projet Hestia

Aussi une structure d’accompagnement en appartement de transit.

Rue Ransfort, 16 à 1080 Bruxelles

Tél. : 0472 63 07 02

Transit (accueil et hébergement pour usagers de drogues, médicaments, alcool)

Problématique d’assuétude aux drogues licites et illicites. Être majeur. Equipe pluridisciplinaire non médicalisée. Gratuit. Sans rendez-vous et sans conditions administratives et financières. +32 (0)2 215 89 90. Ce numéro est accessible 24h/24 7j/7.

 Espace femmes

Tous les mardis de 13 à 16h, pour les femmes suivies ou non à Transit.
Ouvert à toutes les femmes (ex)-consommatrices de drogues, l’Espace
Femmes leur permet de renouer avec leur féminité souvent niée par des conditions de vie précaires.
− prendre du temps pour soi
− parler de ses préoccupations personnelles et intimes
− prodiguer du soin orienté bien-être pour reprendre confiance

Elles peuvent:
− se doucher
− se maquiller
− poser du vernis
− se reposer dans un endroit tranquille et sécurisant
− écouter de la musique…

Il n’y a pas de canevas spécifique: les femmes utilisent cet espace selon leurs envies et leurs besoins.

Les alcooliques anonymes : groupe de parole pour personnes alcooliques (en présentiel ou en ligne)

Prochains groupes à Anderlecht :
=> ANDERLECHT “BON AIR-Transvaal”

Rue Ferdinand Craps 2, 1070 Anderlecht

Rez de chaussée à gauche de l’entrée de l’immeuble (Pour l’accès frappez à la fenêtre ou sonnez # 113 sonnette)

Les mercredis à 20h à partir du 6/9/23

=> ANDERLECHT “Ste-Anne St-Remi clinique

Boulevard Jules Graindor 66, 1070 Anderlecht

Clinique Ste-Anne/St-Remy – 5ème étage, Ergothérapie, au fond du couloir

Les mardis à 19h à partir du 5/9

078/15.25.56 (Permanence et réservation de groupe)

Voir aussi le site internet pour trouver un groupe: alcooliquesanonymes.be

Le pélican

Groupe de parole pour usages de drogues

=> suivi psychologique seul, en couple ou en famille
=> accompagnement psychosocial
=> maximum 10 personnes, participation libre
=> deux types de groupes : classique ou pour arrêter (6 séances)

20, Rue Vanderborght à 1081 Koekelberg (Simonis)

02/502.08.61 (pour fixer entretien préalable à groupe classique)

0471/63.78.95 (groupe pour arrêter)

De 9h à 17h

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