Les risques des addictions majeures

On ne vous apprend rien en disant qu’une drogue, ce n’est pas bon pour la santé. Regardons de plus près quelles sont ses conséquences.

Elles sont de deux sortes : positives et négatives, et se font en trois temps : à court terme, à moyen terme et à long terme.

Grayscale Photography of Man

A court terme, lors d’une consommation dite « récréative » :

Effets positifs : ce sont ceux qui sont recherché par la prise de la drogue (bien-être, sensation de planer…).

Effets négatifs : ils sont surtout liés à la toxicité de la drogue en question et de la quantité consommée, et peuvent parfois être ressentis plus tard. Parmi ces effets, on peut citer :

 

Le bad trip : elles peuvent être physiques (vertiges, vomissements, palpitations…) ou psychiques (crise  d’angoisse, hallucinations effrayantes…).

La descente : on se sent mal pendant que le corps élimine la drogue (ce qui peut mener à une re-consommation).

La réaction allergique : le système immunitaire réagit très fort à la drogue, ce qui peut mener à des problèmes de peau, digestifs, respiratoires ou cardiaques. Ça arrive par hasard et, dans certains cas, ça peut être mortel !

L’overdose : la quantité de drogue consommée dépasse les limites du corps. Plus la dose augmente, plus les symptômes sont graves. Ça peut aller de vertiges, vomissements, palpitations… à une confusion, perte de connaissance et coma. Dans certains cas, ça peut aussi être mortel !

A moyen terme, lorsque la consommation devient régulière :

 

Effets positifs : ce sont les mêmes que ceux à court terme mais ils deviennent de moins en moins forts pour la raison qui suit.

Effets négatifs :

L’accoutumance : le corps commence à s’habituer à la drogue, il faut des
doses de plus en plus grandes pour atteindre le même état qu’avant.

Apparition de l’addiction : le comportement change progressivement, on
perd le contrôle de sa consommation tout en sachant que c’est mauvais
pour soi.

Apparition de la dépendance : le cerveau change progressivement, on a besoin de sa dose pour fonctionner normalement. Lorsqu’on ne l’a pas, on ressent une sensation de manque.

three bottles of alcohol sitting on a table
Man in Black Hoodie

A long terme, quand la consommation est une habitude :

 

Effets positifs : il n’y a plus aucun bien-être. La consommation sert uniquement à faire disparaître le manque.

Effets négatifs :

Tous les risques liés à la consommation de la drogue : problèmes de foie, cœur, poumons, cerveau, dépression, etc…

La dépendance est installée : le cerveau a tout le temps envie de drogue et on se sent très mal si on n’en prend pas. La prise permet seulement de retrouver son état normal, mais plus de se sentir mieux.

Alcool :

La plupart des effets toxiques de l’alcool sont dépendants de la dose consommée.

Foie

Le foie est particulièrement sensible aux effets toxiques de l’alcool qui peuvent entrainer plusieurs types de maladies du foie comme une surcharge graisseuse du foie, un remplacement des cellules saines du foie par du tissu cicatriciel aussi appelé fibrose hépatique ou encore l’hépatite alcoolique.

Nerfs, cerveau et cervelet

Des troubles du sommeil, des angoisses et une dépression sont parfois associés à une consommation trop forte d’alcool. On peut aussi retrouver des troubles de mémoire et une perte de capacités intellectuelles ainsi qu’à des troubles de l’équilibre et a une instabilité par atteinte du cervelet. L’alcool peut aussi atteindre les nerfs périphériques notamment dans les jambes causant une perte de sensibilité et des douleurs.

Cœur et artères

La consommation excessive d’alcool engendre un risque accru d’hypertension artérielle, d’accident vasculaire cérébral AVC (saignement dans le cerveau) et d’hémorragies.

Cancers

La consommation chronique d’alcool, même à faible dose, est associée à une augmentation du risque de cancer de la bouche, du pharynx, du larynx et de l’œsophage. Elle est aussi associée à une hausse du risque du cancer du sein.

Les conséquences sur la vie de l’utilisateur

L’alcool au volant est une des principales causes d’accident de la route : avec un taux d’alcool de 0,5 gr/litre, le risque d’accident est déjà multiplié par 2,5 (chiffres de l’IBSR – Institut Belge pour la sécurité routière). L’alcool est à l’origine de nombreux accidents du travail.

Femmes enceintes

L’alcool bu par la femme enceinte passe dans le liquide amniotique dans lequel baigne le fœtus. On sait qu’il peut entraîner, chez le bébé à naître, des troubles du développement du système nerveux et des troubles mentaux.Une consommation excessive (régulière ou occasionnelle) peut être associée
à des troubles du développement neurologique du fœtus (connus sous le nom de « syndrome de l’alcool fœtal »). Chez les femmes enceintes qui boivent plus de 5 verres par jour, le risque d’avoir un enfant mort-né est également accru.

drinking, man, lonely
Kush in Close-up Photography

Cannabis

Quelle que soit la fréquence de consommation, même lors d’une première prise, l’usager s’expose à :

  • Une baisse de la vigilance et un ralentissement des réflexes (potentiellement dangereux lors de la conduite de véhicule, la manipulation d’outils).
  • Une diminution de la concentration.
  • Des troubles comme l’anxiété, les crises de panique ou de paranoïa, un état dépressif.
  • Un déclenchement de troubles mentaux durables chez des personnes fragiles voire aggravation des troubles des personnes souffrant de troubles mentaux.

Les effets du cannabis sont caractérisés par une amplification des perceptions et de l’humeur qui peut provoquer, notamment lors des premières consommations, un sentiment de malaise et d’angoisse intense (ce que nombre d’usagers appellent « bad trip »).

Dans l’heure qui suit une forte consommation de cannabis :

  • risque multiplié par 5 d’accident vasculaire cérébral (AVC)
  • risque multiplié par 5 d’infarctus du myocarde (crise cardiaque)

Ce risque existe aussi chez des jeunes usagers occasionnels et sans antécédent cardiaque.

Usage régulier et à long terme

  • Bronchite chronique, pneumothorax
  • Cancers (du poumon, de la gorge, de l’œsophage, de la langue) Les risques de bronchites et de cancers sont encore plus importants lorsque le cannabis est associé au tabac.

Benzodiazépines

médicaments relaxants/ anxiolytiques (ex : alprazolam, diazépam, lorazepam)

Perte de mémoire

Elle peut se produire aux doses prescrites. Plus la dose est élevée, plus le risque augmente.

Troubles du comportement et altération de l’état de conscience

Ce syndrome peut se manifester par une aggravation de l’insomnie, des cauchemars, de l’agitation, de la nervosité, des idées délirantes, des hallucinations, de la confusion mentale, une euphorie, de l’irritabilité, des troubles de la mémoire…

Il peut être accompagné d’un comportement inhabituel ou violent potentiellement dangereux pour autrui et pour soi-même, et qui nécessite l’arrêt du traitement.

Chutes

Les benzodiazépines (surtout celles à demi-vie longue) peuvent entraîner des troubles de l’équilibre responsables de chutes et de fractures, en particulier chez les personnes âgées.

Risque pour la conduite automobile

La prise de benzodiazépines entraîne une somnolence, une baisse des réflexes et des troubles de la vue.

Surdosage

La surdose se manifeste par une perte de conscience pouvant aller jusqu’au coma et à la mort par dépression respiratoire.

Interactions

Alcool et Benzodiazépines

– augmentation de l’effet sédatif des benzodiazépines (somnolence).
– augmentation du risque de surdose, pouvant entraîner la mort par dépression respiratoire

Médicaments et Benzodiazépines

– augmentation des effets indésirables des benzodiazépines

– diminution ou annulation de l’efficacité des benzodiazépines

– augmentation de la somnolence

two bottles of essential oils on a table
pills, drugs, pharmaceutics

Opioïdes

Antidouleurs (codéine, morphine, Tramadol®, Contramal®, Méthadone, Oxynorm®, etc.)

Les opioïdes sont une catégorie de médicaments puissants qui sont généralement prescrits pour soulager les douleurs graves. En cas de consommation abusive, les opioïdes produisent une forte sensation d’euphorie ou de plaisir, mais ils peuvent aussi mener à la prise d’une surdose fatale. À condition de les utiliser selon la prescription, les opioïdes sont des médicaments efficaces mais, en raison de leurs effets puissants, les personnes qui en prennent sont à risque d’accoutumance.

Effets secondaires

• Constipation (le plus fréquent)
• somnolence, vertiges
• nausées, vomissements
• fatigue
• maux de tête
• démangeaisons
• anémie (manque de globules rouges qui entraîne un état de fatigue)
• perte de connaissance
• Les principaux risques des opioïdes sont la surdose et la dépendance d’autres opioïdes

Risques

Les principaux risques des opioïdes sont la surdose et la dépendance. La surdose est une urgence médicale qui peut conduire au décès. Elle se produit lorsque la quantité consommée dépasse la limite tolérée par l’organisme.

À la suite d’un usage répété d’opioïdes, y compris suite à un traitement antidouleur prolongé, une tolérance (nécessité d’augmenter les doses pour ressentir les effets) et une dépendance peuvent se développer.

Un syndrome de sevrage apparaît à l’arrêt, ou au cours de la diminution du traitement. Il est marqué par les symptômes suivants :

• transpiration
• anxiété
• douleurs osseuses
• gênes abdominales, diarrhée
• tremblements ou « chair de poule »

Le syndrome de sevrage débute en général 24 heures après l’arrêt de la consommation. Un état de mal être avec craving (envie irrépressible de consommer à nouveau) peut durer des semaines, voire des mois. Cet état peut être un véritable obstacle à l’arrêt. Dans ce cas une aide extérieure peut être nécessaire.

Interactions :

Le risque d’arrêt respiratoire est renforcé lorsque la consommation d’opioïdes est associée à :

• l’alcool
• des benzodiazépines

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