L’aspect psychologique de la perte de mémoire

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Quel était le prénom d’Alzheimer ? Tu l’as oublié ? Et bien c’est comme cela que la maladie commence… ! Ce genre de plaisanterie est passé dans le langage courant car on associe souvent les pertes de mémoire à un symptôme inquiétant voire à un début de sénilité plus ou moins précoce. Pourtant, nos troubles de mémoire tels que oublier ses rendez-vous, perdre ses clefs, chercher les lunettes que l’on a sur le bout du nez, l’emplacement de sa voiture lorsque l’on sort d’un super marché, arriver dans une pièce et ne plus savoir ce que l’on est venu y faire ne résultent pas forcément d’une pathologie. Nos étourderies résultent généralement d’un problème d’attention.

Car pour récupérer une information dans le vaste champ de son esprit, il faut l’avoir encodée après avoir fixé son attention sur cette information.

Beaucoup d’oublis résultent donc du fait que l’information n’est tout simplement pas enregistrée par les circuits de la mémoire. C’est encore plus vrai lorsque l’on vieillit, car nos ressources attentionnelles diminuent avec l’âge. Cela ne veut pas forcément dire que notre mémoire est défaillante. Dès lors, comment faire la différence entre de petites étourderies, de simples oublis, et un symptôme plus inquiétant révélant un problème psychique éventuel ?

Si avec l’âge les petites pertes de mémoire sont plus fréquentes et plutôt normales, des troubles de la mémoire plus sérieux peuvent en effet résulter d’une surcharge émotionnelle. Stress, fatigue, anxiété, ou plus gravement chocs et traumatismes peuvent altérer la capacité à se souvenir (à récupérer l’information encodée) ou à mémoriser (à encoder de nouvelles informations). Pour illustrer ce mécanisme abstrait nous pouvons comparer cela avec la capacité de mémoire d’un ordinateur. Cet appareil dispose d’un espace de stockage pour y introduire des informations et des programmes. Cet espace de mémoire est limité. On ne peut donc pas encoder des informations ou télécharger indéfiniment des applications à longueur de temps.

Au bout d’un moment, la capacité de mémoire de l’ordinateur arrivera à saturation. Il faudra la nettoyer pour transférer des informations dans un autre espace de stockage externe. Et généralement lorsqu’il y a trop de programmes qui fonctionnent en même temps, la vitesse de traitement des informations peut ralentir considérablement. Dans ce cas il arrive que l’ordinateur devienne lent, se mette à bugger et ne soit plus qu’une machine inefficace.

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Pour l’esprit c’est un peu pareil. Il ne peut pas assimiler continuellement des choses sans que l’on ne le « nettoie » de temps à autre. Ce que l’on fait en ayant une bonne hygiène de vie qui prévoit des moments agréables et de détentes.

Le psychisme doit pouvoir se ressourcer et se délester de ce qui n’est pas utile, faute de quoi il se met à bugger, notamment en ne fonctionnement plus correctement.

Les troubles de la mémoire peuvent donc se comprendre comme l’expression d’une saturation, d’un trop plein. Et ce symptôme sera plus ou moins grave en fonction de l’impact qu’il aura dans la vie de tous les jours.

Une des analyses se portera donc sur l’impact de ces troubles mnésiques sur le fonctionnement psychique. À quel point ces troubles viennent-ils envahir les compétences de la personne ? Est-ce que ces troubles interfèrent dans la vie relationnelle, affective, ou professionnelle ? Sont-ils le traceur d’une surcharge engendrant un burnout tout comme l’ordinateur qui se mettrait à bugger à force de devoir fonctionner avec trop de programmes en même temps ?

Il arrive que certaines informations ou situations soient tellement lourdes à traiter, qu’elles monopolisent toute l’attention de la personne. De sorte que l’esprit ne peut plus fixer son attention sur autre chose et par conséquent mémoriser d’autres informations. C’est le cas lors d’une dépression ou de toutes les situations engendrant une détresse émotionnelle tels que choc et traumatisme.

C’est donc avant tout le niveau de dysfonctionnement qui doit nous faire tirer la sonnette d’alarme. Car si des étourderies désagréables sont normales, des troubles de la mémoire ayant un impact sur le bon fonctionnement de la vie personnelle, sociale et professionnelle méritent de consulter.

Woman with Headache
Woman in Black Long Sleeve Shirt Sitting on Brown Wooden Chair

Que peut –on faire en psychologie ?

La consultation chez un psychologue peut se voir comme un espace d’expression libre permettant de faire un « nettoyage de dossiers encombrants ».

Cela peut être l’occasion de mettre en place une meilleure hygiène de vie en inscrivant des temps pour soi de façon à régulièrement ventiler son esprit. Les moments où le ne compresse pas son esprit deviennent rares. D’autant plus qu’à l’air informatique, le tout, tout de suite devient le maître mot. La consultation psychologique permet de repenser ses priorités et de changer sa temporalité.

Il arrive que le « nettoyage » psychique relève de dossiers tellement douloureux que la personne elle-même n’a plus conscience des origines de sa souffrance.

Comme s’il s’agissait d’un énorme problème de mémoire. La consultation permet, à l’occasion d’un travail thérapeutique plus où moins long, de se délester de la lourdeur pour permettre à l’esprit de (re)-fonctionner de manière souple et en toute liberté.

Dans un tout autre registre, la surcharge peut relever aussi d’un potentiel créatif et d’une grande curiosité intellectuelle. Il arrive que des personnes aient énormément de sources d’intérêts et soient hyper productives dans beaucoup de domaines et finissent par se perdre dans leur tourbillons d’idées.

Dans ces différents cas de figures, la consultation en psychologie permettra de d’abord faire une mise au point du contexte d’expression des troubles de la mémoire pour ensuite proposer la prise en charge paraissant la plus adaptée.

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