Dans de nombreuses cultures, le post-partum est une période de transition et de repos pour la mère, elle est au centre de l’attention pour être plus à même de s’occuper de son bébé. En effet, la grossesse et l’accouchement ont demandé à la mère un effort colossal !...

Le versant psychologique de la ménopause
Le versant psychologique de la ménopause

Chaque femme étant différente, il existe de nombreuses façons de vivre cette étape de vie. La ménopause standard n’existe pas. Mais il est assez courant que la ménopause soit synonyme de chamboulement. Aux perturbations hormonales, se rajoutent alors des perturbations psychiques. Il arrive par exemple que la femme ne se soit pas réellement préparée à prendre ce tournant dans son cycle de vie, et qu’elle ait l’impression que sa ménopause arrive brutalement. Par ces temps modernes, les durées de vie s’allongent, l’âge moyen de la maternité est plus tardif, et les moyens de prendre soins de soi ont fortement évolués. Ce qui implique que la quinquagénaire d’aujourd’hui ne ressemble plus du tout à celle des générations précédentes. Il n’est pas rare qu’il y ait un grand décalage entre la façon dont on vit son âge, son apparence physique et la réalité physiologique qui, parfois, rattrape sans crier gare.
L’enjeu psychologique central dans la ménopause est le deuil de la maternité car cette phase implique la fi de la fécondité. Bien que la majorité des femmes âgées de 48-50 ans ne souhaitent pas ou plus avoir d’enfant, il y a une différence entre ne plus vouloir et ne plus pouvoir. Un sentiment de perte de contrôle peut dès lors s’installer d’autant plus que la contraception à donner un grand pouvoir aux femmes de contrôler leur fertilité ! La ménopause propulse d’une certaine façon la femme dans un autre cycle de vie, la nature reprend le dessus. Il y a une dimension adaptative, la femme n’a pas le choix que de s’y résoudre.
Il arrive que cette période entre le plus tout à fait jeune et pas encore vielle puisse déstabiliser psychiquement en induisant une difficulté à se situer. De nouveaux repères sont à construire. Il y a donc un remaniement de l’identité psychosociale. La femme doit se repositionner dans la société. Il est courant que cette période soit aussi synonyme de crainte de vieillir et engendre une crise du milieu de vie avec toute sa batterie de questions. La littérature psychologique à ce sujet n’hésite pas à utiliser le terme de « crise ménopausique » touchant à l’identité féminine car dans les imaginaires collectifs, le potentiel de séduction est intimement lié au potentiel de reproduction.


La ménopause s’accompagne généralement d’un bilan de vie et d’un repositionnement par rapport à sa propre mère. Où en est la femme à ce moment-là de sa vie ? A-t-elle fait ce qu’elle souhaitait réellement ? A-t elle pu combler sa maternité ? Où en était sa propre mère au même âge ? Avec cette avancée significative, la femme prend plus conscience de son âge et de sa finitude. Il arrive que ces questionnements engendrent d’autres questions plus profondes et sensibles, voire des angoisses de mort, et amènent à une dépression légère à parfois sévère. Afin que la ménopause ne soit pas une porte d’entrée dans la dépression, il importe de consulter rapidement un psychologue dès que des symptômes psychiques négatifs se manifestent trop fortement.
La ménopause n’est pourtant pas forcément synonyme de problèmes. Les femmes d’aujourd’hui ont aussi la chance de disposer de nombreuses informations et outils n’existant pas à l’époque et lui permettant d’aborder confortablement cette phase de vie. De nombreux praticiens spécialistes de la question soulignent à quel point un état d’esprit positif peut influer sur le bon déroulement de la ménopause. Des auteurs proposent le terme de « méno-positive attitude ». Cela commence par éviter de lutter contre les manifestations du corps qui change. Le fait d’accueillir et d’accepter ce qui se produit peut diminuer le désagrément de certains ressentis. Un peu comme quand le corps se retrouve plongé dans un froid intense, se crisper fortement augmentera le ressenti du froid et amènera éventuellement à des sensations douloureuses. Même si l’expérience reste désagréable, le fait de se détendre pour « accueillir » ce froid en se disant que l’on va prochainement trouver une zone de confort permet de traverser cette épreuve physique différemment.
Psychiquement, si la femme perd d’une certaine façon le contrôle sur son corps, elle conserve néanmoins le pouvoir mental quant à la façon d’aborder ce cap. Cela peut passer par un renoncement à une certaine image figée de soi, pour accepter une forme de mouvement au travers du corps qui change.
Cette période, synonyme de bilan, permet aussi de mieux conscientiser les besoins et aspirations.
Généralement la femme se connait mieux à cet âge, s’autorise plus de choses et peut se permettre de repenser à ses projets de jeunesse pour les reprendre ou bien en créer des nouveaux. Cette période, synonyme d’enfants plus autonomes s’il y en a, permet aussi de se centrer à nouveau sur le couple, s’il existe, ou de ré envisager une vie amoureuse. La sexualité peut s’en trouver plus détendue car plus synonyme de procréation mais bien de plaisir uniquement. Beaucoup de femmes s’autorisent d’ailleurs à cet âge à expérimenter une sexualité beaucoup plus axée sur leurs désirs réels. La femme peut s’autoriser à faire des pauses par rapport à son rôle et son image de mère pour accueillir ses fantaisies de femmes « amantes ». Il est cliniquement observé qu’une femme prenant soin de soi avec bienveillance parvient à fortifier sa féminité. Les médias ne cessent d’ailleurs de mettre en avant la « sexitude » des femmes d’âge mûr !


La psychologie positive est un courant qui encourage à lâcher prise. Ce qui se met concrètement en pratique au travers d’exercices de relaxation, de méditation en complément d’exercices physiques tels que la marche (préférentiellement en forêt), la gymnastique de type pilate, le yoga, la danse,…
La ménopause peut donc aussi s’envisager comme une nouvelle féminité à réinvestir notamment par des actions concrètes qui permettent d’être dans la réalité de l’ici et maintenant. Ce qui peut amener à une sérénité en se centrant sur les ressentis réels, en mettant en place des actions pour accueillir et traverser les moments plus éprouvants, pour éviter de basculer dans des angoisses alimentées par une vision alarmiste de la situation. La consultation en psychologie peut offrir à celles qui le souhaitent un soutien pour mettre en œuvre toutes ces bonnes résolutions.
Petits conseils livres/site internet sur ce sujet :
- Le petit livre de la ménopause Dr Caroline Chaine
- Ménoptimiste Marie-Françoise Dispa et Karo Pauwels
- Ménopause, toi et moi, on s’explique?! Charlotte Attry et Brigitte Carrère
- Vivre et comprendre la ménopause : le temps retrouvé Dr Lucien Chaby
- Vivre et comprendre l’andropause : une vérité qui dérange? Dr Lucien Chaby
- Www.gynandco.be

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