La prostate est le siège de l’intimité sexuelle masculine. Elle symbolise de ce fait la puissance, la force vitale, les capacités sexuelles, la virilité. Ce n’est donc jamais simple pour un homme de recevoir un diagnostic lié à sa prostate. Car toute atteinte de cette...

Les maladies de la prostate
Les maladies de la prostate

Hypertrophie bénigne de la prostate :
L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est une maladie bénigne très fréquente qui touche 50 à 75% des hommes âgés de plus de 50 ans. Bénigne veut dire que ce n’est pas un cancer! Elle résulte d’une multiplication des cellules prostatiques située dans la partie centrale de la prostate. La cause de cette multiplication n’est pas très bien connue mais est sûrement influencée par la testostérone, l’hormone masculine.
Cela entraine une augmentation du volume de la prostate centrale qui comprime l’urètre. Cette compression gêne la vidange vésicale et peut être responsable de symptômes urinaires.
Les symptômes urinaires sont de 2 types :
- Irritatifs = envie pressante d’uriner, difficulté de se retenir, envie d’y aller souvent notamment la nuit
- Obstructifs = jet plus faible et non constant, nécessité de « pousser » pour commencer à uriner, sensation de ne pas réussir à vider la vessie
Pour évaluer l’HBP, il est nécessaire de faire une consultation chez le spécialiste qui va faire un examen clinique, un dosage du PSA, et probablement une échographie de la prostate en plus de poser toutes les questions du questionnaire ci-avant.
Les différentes tailles de la prostate sont généralement décrites en les comparant à des fruits en sachant que la normale est la taille d’une noix. La taille d’un citron correspond à une hypertrophie sévère de la prostate. Pour examiner la prostate, le médecin doit palper sa taille et sa consistance en y accédant par l’anus.
Un conseil soyez détendu parce que ce n’est pas douloureux !


Pour la prise en charge de l’HBP, il y a différentes alternatives en fonction de la sévérité des symptômes.
- Abstention thérapeutique : simple surveillance si les symptômes sont légers
- Traitement médicamenteux : il existe actuellement 2 types de médicaments pour traiter l’HBP. Ceux-ci sont donnés en cas de symptômes moyens à sévères.
- Traitement chirurgical : seulement en cas d’échec des traitements médicamenteux et de symptômes très invalidants.
Prostatite :
La prostatite est une affection très courante de la prostate et correspond à une inflammation de la prostate.
Les symptômes de la prostatite sont:
- Douleurs du bas ventre, du pénis, du rectum allant parfois dans le dos ou le haut des cuisses
- Douleurs d’intensité variable d’un homme à l’autre
- Sensation de devoir uriner plus fréquente et gêne en urinant
- Parfois diminution des érections
- Les éjaculations peuvent soit diminuer les douleurs ou les augmenter
Il existe plusieurs catégories de prostatite:
- Catégorie 1: prostatite aiguë bactérienne
- Catégorie 2: prostatite chronique bactérienne
- Catégorie 3: syndrome chronique du pelvis douloureux inflammatoire ou non inflammatoire
- Catégorie 4: prostatite chronique asymptomatique
La prostatite aiguë est une urgence médicale !


Les symptômes de la prostatite aiguë sont de fortes fièvres, des frissons et les urines sont souvent malodorantes et troubles. Si l’analyse d’urines révèle un germe, il faut traiter par antibiotique de manière urgente.
La prostatite bactérienne chronique
C’est une prostatite causée par des bactéries aussi mais la symptomatologie persiste des mois. Les symptômes (sensation de brûlure, douleur à la miction) sont moins intenses que ceux provoqués par la prostatite bactérienne aiguë et ils ont tendance à disparaître puis à revenir. Par contre, il n’y a pas de fièvre ou de frissons. Il semble qu’elle survienne plus souvent chez les hommes âgés atteints d’hyperplasie bénigne de la prostate.
Syndrome chronique du pelvis douloureux
Ce syndrome n’est pas causé par une bactérie mais entraîne des symptômes de gêne et d’inconfort au niveau du plancher pelvien et de la prostate pouvant disparaître et revenir de façon intermittente. Ce syndrome est probablement sousdiagnostiqué car l’origine des symptômes n’est pas bien connue mais on estime que c’est une des raisons de consultation principale pour les hommes de moins de 50 ans.
La difficulté est de traiter ce syndrome mais les traitements fonctionnant le mieux sont ceux agissant sur le système nerveux ou musculaire pelvien.
La prostatite chronique asymptomatique
La prostatite inflammatoire asymptomatique n’occasionne aucun symptôme et ne requiert pas de traitement. Les médecins la diagnostiquent souvent lorsqu’ils effectuent des examens pour vérifier la présence d’autres affections, comme le cancer de la prostate, ou pour déterminer la cause d’une infertilité. Pour poser ce diagnostic, ils doivent détecter des globules blancs dans la prostate ou dans le liquide prostatique.
Cancer de la prostate :
La cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes dans les pays occidentaux, par contre il n’est responsable que de 3% des décès. En Belgique, on découvre environ 9 000 nouveaux cas par an. Environ 3/4 des patients ont plus de 65 ans.
L’adénocarcinome prostatique représente 95% des cancers de la prostate.
On ne connaît pas les causes exactes du cancer de la prostate mais on sait qu’il y a plusieurs facteurs de risque:
- L’âge : il se développe plutôt après 50 ans, comme le cancer du sein chez la femme.
- Les antécédents familiaux : si l’un ou plusieurs membres de votre famille (père, grand-père, frère, oncle) ont été touchés, il faut effectuer des dépistages plus précocement.
- L’origine ethnique: la population africaine est la plus touchée, les asiatiques les moins.
- L’alimentation : une alimentation riche en graisses et viande rouge mais pauvre en fruits et fibres augmente le risque de développer un cancer de la prostate. En revanche, une alimentation riche en fruits et légumes (tomates, soja, ail, chou) ainsi qu’une consommation modérée de vin rouge diminuerait le risque de cancer de la prostate.


D’autres facteurs de risque sont mis en évidence par certaines études mais n’auraient pas une incidence aussi importante que ceux cités précédemment. Tel que la tabac, l’obésité, l’utilisation de certains pesticides…
En tout cas, il est important de retenir qu’il n’existe aucun lien entre l’hypertrophie bénigne de la prostate et le cancer de la prostate
Les signes et symptômes du cancer de la prostate comprennent :
- besoin d’uriner souvent (mictions fréquentes), surtout la nuit
- besoin pressant ou soudain d’uriner (mictions urgentes)
- difficulté à commencer à uriner et effort pendant la miction
- jet d’urine faible ou lent
- jet d’urine qui s’interrompt
- incapacité de vider complètement la vessie
- difficulté à contrôler sa vessie (incontinence), ce qui peut entraîner des fuites urinaires
- présence de sang dans l’urine
- sensation de brûlure ou douleur pendant la miction
- présence de sang dans le sperme
- éjaculation douloureuse
- difficulté à avoir une érection (dysfonctionnement érectile)
- perte du contrôle des intestins
Comme nous l’avons vu précédemment, cela peut aussi être des symptômes d’HBP ou de prostatite donc ne vous alarmez pas tout de suite et parlez-en à votre médecin!
Pour le diagnostic, il faudra comme pour l’HBP, voir un médecin spécialiste pour faire un dosage du PSA, un examen clinique, une échographie. Si le médecin le jug nécessaire, il pratiquera aussi une biopsie pour prélever un morceau de tissu cellulaire et le faire analyser afin de confirmer ou non la présence d’un cancer.
Il existe 5 grades pour exprimer le type de cancer mis en évidence par contre il existe 4 stades différents :
- La classification de Gleason est le système le plus souvent employé pour déterminer le grade du cancer de la prostate. Elle repose sur le degré de différenciation des cellules cancéreuses et sur leur capacité à s’accroître.
- La stadification, elle, décrit ou classe un cancer en fonction de la quantité de cancer présente dans le corps et de son emplacement lors du diagnostic initial. Cela correspond donc aux différents stades.
Au final, le pronostic d’évolution et de guérison du cancer dépendra et de son grade et de son stade. De nouveau, rassurez-vous car 95% des patients atteints d’un cancer guérissent !
Le traitement du cancer de la prostate dépend :
- De l’agressivité du cancer
- De l’extension du cancer au moment du bilan
- De l’âge et de l’espérance de vie du patient
ET celui-ci peut soit être:
- De la chirurgie
- De la brachythérapie
- De la radiothérapie
- De la surveillance
- De l’hormonothérapie


Et le dépistage, que faut-il en penser?
Les programmes de dépistage concernant le cancer de la prostate varient d’un pays à l’autre mais aucun n’a démontré une supériorité en terme d’allongement de la survie. Il ne convient donc pas de doser le PSA tous les ans, comme cela pouvait se faire à une certaine époque! En effet, cela semble être plus anxiogène qu’autre chose et n’a pas d’utilité si le patient ne montre pas de symptôme.
Il est donc plus important que vous osiez parler avec votre médecin d’éventuels symptômes ressentis!
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