Le régime hyperprotéiné

Le régime hyperprotéiné

Le régime hyperprotéiné

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Qu’est-ce qu’un régime hyperprotéiné ?

Ce sont tout d’abord des régimes sévèrement hypocaloriques. Ils apportent de 400 à 800 kilocalories par jour, alors que la consommation moyenne par jour est de 2000 kcal pour une femme et 2500 kcal pour un homme. C’est ce déficit en calories qui entraîne la perte de poids. Dans une alimentation équilibrée, nous consommons 50 % de glucides, 35 à 40 % de lipides et 10 à 15 % de protéines; la contribution des protéines à notre apport calorique est donc faible. Dans les régimes protéinés, les protéines sont la source majeure d’apport calorique. On parle alors de régimes « hyper-protéinés ».

Ces régimes sont riches en protéines car consommer beaucoup de protéines limite la perte de masse maigre (masse musculaire, masse osseuse.). Il est intéressant de comprendre pourquoi. Tout d’abord, en contenant peu de glucides, éléments énergétiques essentiels au fonctionnement des cellules, ils obligent l’organisme à utiliser ses réserves de graisses. Ensuite, les excès de protéines, par rapport aux besoins de notre corps, sont utilisés comme énergie. Les protéines ne sont initialement pas prévues pour fournir de l’énergie à l’organisme, mais uniquement pour sa construction, ses réparations, le remplacement des cellules usagées et la production d’enzymes, d’hormones. Il est souvent dit à tort que les protéines consommées en excès sont éliminées, mais le fonctionnement de l’organisme est un peu plus compliqué que cela.

En cas d’apports excessifs, les protéines ne pouvant pas être stockées, notre organisme les transforme en glucides et en graisses qui peuvent être mis en réserve. Ces transformations demandent de l’énergie pour se réaliser. Par conséquent, les besoins caloriques du corps augmentent. Cette obligation imposée à votre corps de vivre sur des protéines et de les transformer en énergie produit une perte de poids par forçage métabolique, c’est-à-dire que vous le forcer à travailler plus que ce qu’il devrait faire avec une alimentation équilibrée.

Quels sont les risques et les effets secondaires liés à ces régimes ?

Vertiges, maux de tête, crampe, fatigue, constipation, frilosité, perte de masse maigre et osseuse,. Les effets secondaires sont les mêmes pour les deux régimes mais ils sont plus marqués avec les diètes protéinées. Il ne faut pas utiliser ces régimes à mauvais escient. Le risque le plus important est que des personnes qui n’ont pas besoin de ce type de produits y aient recours.

Ensuite, les excès de protéines doivent être transformés par le foie en glucides et en lipides.

La désamination des acides aminés, indispensable pour ces transformation, demande un travail important au foie et libère une molécule très toxique, l’ammoniac. Cette molécule doit être rapidement éliminée par les reins pour éviter d’empoisonner les cellules de notre corps. Les urines émettent l’ammoniac qu’il est possible de sentir si on fait un peu attention lorsque l’apport de protéines est très élevé. Les reins doivent donc également effectuer un travail important. Le foie et les reins étant deux organes très vascularisés, les régimes hyperprotéinés obligent par conséquent le cœur à augmenter son activité pour que l’organisme gère les excès de protéines.

Il est inutile de faire un régime protéiné pour perdre un ou deux kilos avant la plage. Après ce régime, le problème de fond ne sera pas réglé. Le risque de reprendre le poids perdu est important car ces produits n’éduquent pas à une meilleure hygiène alimentaire, le comportement alimentaire ne change pas. Enfin, l’aspect financier n’est pas à négliger.  Les produits protéinés sont souvent chers.

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A qui s’adressent ces régimes ?

Ce type de régime peut éventuellement s’adresser avant tout aux personnes réellement obèses et surtout aux obèses porteurs d’une pathologie médicale susceptible d’être améliorée par la perte de poids.

Prenons l’exemple d’un patient souffrant de diabète sucré: si une perte de 10 kilos permet de retarder le passage à la prise d’insuline, nous lui conseillons de faire un régime protéiné.

Il en va de même pour un patient qui doit maigrir rapidement pour subir une opération. Ces régimes sont déconseillés aux personnes qui ont un BMI inférieur à 30.

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Le régime sans gluten

Le régime sans gluten

Le régime sans gluten

De plus en plus, nous entendons parler de régime alimentaire « sans gluten » que ce soit dans des magazines de santé, à la télévision, par certains practiciens… mais attention car le régime « sans gluten » strict doit seulement être suivi par les patients atteints de la maladie coeliaque!

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La maladie coeliaque

La maladie coeliaque est une entéropathie auto-immune survenant chez des sujets génétiquement prédisposés. C’est une intolérance permanente à une ou plusieurs fractions protéiques du gluten. On estime qu’une personne sur 100 peut développer la maladie en Europe. Elle provoque une atrophie villositaire (destruction des villosités de l’intestiin grêle). Il s’ensuit une malabsorption des nutriments, notamment du fer, du calcium et de l’acide folique.

Il existe 2 formes cliniques :

  • Nourrisson ou jeune enfant : la forme la plus classique survient entre 6 et 24 mois de vie. Les symptômes sont: diarrhées chroniques, fatigue, retard de la courbe de croissance en poids et taille, retard de la puberté, anémie ferriprive, douleurs articulaires…
  • Adulte : plus souvent que chez l’enfant, la forme adulte peut être monosymptomatique. Les signes peuvent être des symptômes digestifs tels que diarrhées chroniques, amaigrissement, ballonnement abdominal mais aussi des symptômes atypiques tels que de l’anémie ferriprive, ostéoporose précoce, crampes musculaires répétitives, stomatite aphteuse….

Le diagnostic de la maladie coeliaque se fera grâce à une prise de sang pour rechercher les anticorps mais surtout suite à des biopsies intestinales à différents niveaux des intestins qui permettront de prouver l’atrophie villositaire.

Le seul traitement est un régime sans gluten strict à vie! Ce régime est efficace mais est très astreignant. Il doit être suivi afin d’éviter les complications à long-terme de la maladie (mortalité multipliée par 4 si régime non suivi). Nb: une intolérance au lactose peut apparaître dans les 3 premiers mois du régime sans gluten strict mais cette intolérance n’est que temporaire et il sera donc possible de réintroduire le lactose dans l’alimentation par la suite.

Le gluten dans l’alimentation 

Le gluten est une protéine contenue dans les céréales dites à paille : blé, seigle, orge, avoine, épeautre, boulgour, kamut.

Elle contribue à la texture et à la structure des produits de boulangerie et est souvent utilisée par l’industrie agroalimentaire comme agent de texture.

L’exclusion du gluten consiste à supprimer tous les aliments contenant au moins une des céréales citées plus haut, où leurs dérivés, et à leur substituer d’autres céréales telles que le maïs, le riz, le sarrasin, le sorgo, le millet, le soja, le quinoa ou encore la pomme de terre. Le gluten est souvent présent sous forme indirecte : amidon modifié comme par exemple dans les yaourts aux fruits, crèmes glacées, sauce tomate, malt (bière), etc…

Les produits du commerce contiennent souvent du gluten. Il faut donc bien lire les étiquettes et s’abstenir dans le doute lorsqu’on est intolérant au gluten (produits artisanaux sans étiquettes).

L’étiquetage des produits doit préciser la teneur ou non de gluten. Un logo, un épi de blé barré contenu dans un cercle indique les produits garantis sans gluten et facilite la consommation. La lecture attentive des  étiquettes est un exercice incontournable. Il faut privilégier au maximum des produits faits « maison » : plats, pâtisserie.

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Manger sans gluten sans être atteint de la maladie coeliaque ?

Le succès actuel de l’alimentation « gluten-free » est à la fois d’effet de mode et d’enjeu marketing. De plus en plus de personnes aspirent à renouer avec une alimentation du passé, plus naturelle. Mais cette médiatisation de manger « sans-gluten » cause beaucoup de problèmes. Les vraies victimes de l’intolérance et de la maladie cœliaque sont de moins en moins prises au sérieux et les personnes en santé qui adoptent ce régime risquent de nuire à leur santé (risque de malnutrition).

Il est vivement conseillé de ne pas débuter de régime d’éviction sans un avis médical éclairé ! Il faut veiller à respecter l’équilibre nutritionnel. Manger varié permet à l’organisme de puiser chaque nutriment selon ses propres besoins.

Cette médiatisation est très lucrative pour les entreprises, car elles profitent de cette fausse publicité sur les bienfaits du sans-gluten pour créer un nouveau marché et augmenter leur profit. Une récente étude effectuée sur 110.000 patients a permis d’émettre de nouvelles hypothèses concernant cette alimentation sans gluten pratiquée par des patients qui ne doivent pas suivre un régime strict. En effet, la réduction du gluten dans l’alimentation induit généralement une moindre consommation de grains entiers, alors que ces derniers diminuent les risques de maladies cardiovasculaires. Des études sur les céréales complètes ont prouvées leur capacité à piéger le cholestérol et donc à réduire le risque des maladies cardiaques, le risque de diabète de type 2, et d’accidents cardio-vasculaires.

De plus, le gluten a un effet probiotique positif pour notre flore bactérienne intestinale. Nous en profitons pour rappeler l’utilité de notre flore bactérienne intestinale qui est très importante pour le bon fonctionnement de notre système digestif. Or notre système digestif ne gère pas seulement l’absorption des nutriments mais aussi des tâches plus complexes telles que notre système immunitaire.

Attention aux différents termes qu’il existe

Intolérance alimentaire dans le cadre d’un trouble fonctionnel :  le plus souvent en rapport avec une modification de la motilité digestive. Souvent avec des légumes secs, certains hydrates de carbone et certaines graisses.

Intolérance alimentaire liée à un déficit enzymatique : par exemple c’est le cas de l’intolérance au lactose.

Intolérance alimentaire non spécifique : affections organiques associées à une malassimilation, des lithiases vésiculaires, un ulcère, une tumeur…

Allergies alimentaires : les symptômes ne sont pas des symptômes digestifs tels que mauvaise digestion, ballonement…mais une réaction allergique avec des symptômes tels que prurit cutanée, oedème labial ou oedème de Quincke dans les cas les plus graves (œdème généralisé du visage et du pharynx). Cette réaction allergique fait suite à une réaction immunologique disproportionnelle contre un antigène étranger (= allergène).

Pseudoallergie alimentaire : symptômes allergiques dus à des substances vasoactives présentes dans certains aliments (ex: fromage, vin, noix) ou en rapport avec une stimulation allergique non spécifique de la libération de l’histamine contenue dans les mastocytes (cellules responsables en grande partie du processus allergique).

Maldigestion : trouble de la digestion au niveau de la lumière gastrique/ intestinale lié à une activité diminuée ou absente des enzymes pancréatiques ou synthétisés par la muqueuse de l’intestin grêle.

Malabsorption : trouble du transport des nutriments de la lumière digestive vers le système vasculaire sanguin ou lymphatique.

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Les enjeux du Secret Médical

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Secret médical et justice

A une époque, le secret médical était vu comme un secret absolu. Dans cette optique, le secret médical prévaut envers et contre tout. Cette conception est plus confortable intellectuellement parce qu’il évite au dépositaire du secret de se poser des cas de conscience.

Malheureusement, cette hypothèse d’un secret médical absolu est une idéologie difficile à tenir dans la pratique quotidienne.

En effet, il existe des cas où cela ne peut être maintenu. Selon l’article 458 du Code pénal, le détenteur d’une information confidentielle peut être tenu, par la loi, de la révéler.
Les praticiens peuvent être appelés à comparer en justice mais se sentent parfois démunis face aux demandes des autorités judiciaires ou des services de police. Devant ce qui peut être ressenti comme une pression, le médecin est confronté à un dilemme : doit-il communiquer des informations sur son patient ou se taire au risque de s’exposer à des ennuis ?

L’article 458 du Code pénal délie du secret le médecin appelé à témoigner en justice. Mais attention, le médecin a donc devant le juge le droit de parler, mais non l’obligation : il conserve le droit de se taire. Le choix entre se taire ou parler relève de la conscience individuelle. L’intérêt du patient joue dans ce cas un rôle déterminant. Il en va de même lorsque le médecin est mis en cause dans une procédure judiciaire. Il est, dans ce cas, autorisé à divulguer des informations médicales pour se défendre, mais nullement obligé de le faire.

Secret médical et intérêt général

Nous venons d’expliquer que le médecin peut lever le secret médical dans certaines conditions particulières, notamment dans le but de protéger l’intérêt général ou des personnes considérées comme vulnérables.

La loi autorise donc la levée du secret professionnel dans certains cas précis:

  • article 458 et 458bis du code pénal dans le cadre d’infractions commises sur un mineur ou sur une personne qui est vulnérable en raison de son âge, d’un état de grossesse, d’une maladie, d’une infirmité ou d’une déficience physique ou mentale
  • en cas d’état de nécessité
  • déclarations de maladies contagieuses aux autorités sanitaires

 

Unrecognizable ethnic female therapist taking notes on clipboard while filling out form during psychological appointment with anonymous client lying on blurred background
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Infraction sur personnes vulnérables :

Art. 61 chapitre V du code de déontologie médicale: « Si un médecin soupçonne qu’une personne vulnérable est maltraitée, abusée, exploitée, harcelée ou subit des effets d’une négligence, il doit immédiatement faire le nécessaire pour protéger cette personne.

Dans la mesure où les capacités de discernement de la personne vulnérable le permettent, le médecin s’entretient de ses constatations d’abord avec elle et l’incite à prendre elle-même les initiatives nécessaires. Si cela ne nuit pas aux intérêts de la personne vulnérable et qu’elle y consent, il peut se concerter avec les proches.

Si la situation le justifie, et pour autant que la personne vulnérable capable de discernement y consente, le médecin s’adressera à un confrère compétent en la matière ou fera appel à une structure pluridisciplinaire spécifiquement établie pour gérer cette problématique. Si la personne vulnérable est menacée par un danger grave et imminent ou s’il y a des indices graves d’un danger sérieux et réel que d’autres personnes vulnérables soient victimes de maltraitance ou négligence et que le médecin n’a pas d’autre moyen d’offrir une protection, il peut avertir le procureur du Roi de ses constatations. »

Nb: La victime peut décider elle-même de ce qui relève de la confidence et ce qui n’en relève pas. Cette situation est comparable à la relation entre l’avocat et son client : dans leur colloque couvert par le secret professionnel, ils décident ensemble de ce qui ne sera pas révélé lors du procès. Le praticien pourrait informer la justice au sujet de faits dont son patient a été victime, pour autant toutefois que la victime ait explicitement ou implicitement convenu que ces éléments pouvaient être communiqués.

Exemple: Le patient victime, telle la femme battue, peut avoir besoin de cette confidentialité pour solliciter des soins. Si la situation de victime abolissait en soi toute obligation au secret, cela risquerait d’entraîner que certains patients victimes renoncent aux soins de peur que les faits soient dénoncés. La victime n’est pas nécessairement une personne vulnérable incapable de se défendre.

Déclarations de maladies contagieuses :

Certaines maladies infectieuses doivent obligatoirement être déclarées une fois que le diagnostic est confirmé. En effet, certaines maladies infectieuses sont très contagieuses et peuvent engendrer une épidémie importante dans la population. Par conséquent, de nouveau, parce que l’intérêt général prend le dessus, le médecin doit donc déclarer la maladie de son patient.

Exemple de maladies infectieuses qui doivent être déclarées : choléra, peste, rage, tuberculose, fièvre typhoïde, coqueluche…et encore de nombreuses autres

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Secret médical et les proches

La communication d’informations aux membres les plus proches de la famille du patient peut être tendancieux. En effet, dans un contexte non conflictuel cela ne semble pas de nature à prêter à des difficultés mais dans les situations familiales où il existe des tensions, la question est plus délicate.

Parfois, dans des situations délicates le consentement du patient fait défaut et il faut malgré tout prendre des décisions (exemple d’un patient hospitalisé qui n’est plus apte à prendre des décisions alors que le médecin doit faire des choix médicaux face à un pronostic grave). La loi ne réglant pas ce problème, le secret professionnel demeure le principe.

L’article 7 de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient prévoit seulement la procédure de désignation d’une personne de confiance par le patient, de sorte que c’est cette personne qui pourra recueillir les informations sur son état de santé.

D’autre part, le patient ne peut être obligé de partager son état de santé avec ses proches. S’il l’exprime à son médecin, celui-ci ne peut donc rien révéler. Il reste néanmoins le cas particulier où le silence pourrait constituer un danger grave et imminent pour les tiers (le partenaire par exemple), justifiant que le médecin passe outre son obligation au secret en recourant à la notion d’état de nécessité.

Le cas particulier des mineurs:

Sur le plan juridique, la loi fait en sorte que le mineur soit protégé au maximum. Dès lors, toutes les décisions doivent se faire selon « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Il s’agit d’un droit, d’un principe et d’une règle de procédure (article 3.1 de la Convention relative aux droits de l’enfant).

Dans l’idée de protéger au mieux le « citoyen enfant », le législateur a décidé de soumettre le mineur à un double régime juridique :

1° le régime de « l’autorité parentale » par rapport à la direction de sa personne
2° le « régime de l’incapacité » par rapport à son activité juridique.

En parallèle, la Convention internationale aux droits de l’enfant mentionne son droit d’accéder à la santé et aux services médicaux. Plus concrètement, en Belgique, la loi du 22 août 2002 relative aux droits des patients définit le patient de la façon suivante : « une personne physique à qui des soins de santé sont dispensés (…) ». Précisons que les mineurs d’âge sont inclus dans cette définition. Rappelons aussi que lorsque des praticiens professionnels de la santé prodiguent leurs soins, une relation juridique s’installe entre eux et le patient et ce, même s’il est mineur.

Dès lors, comment parvenir à articuler les différents droits et devoirs ? Comment trouver l’équilibre entre les droits de l’enfant (d’être soigné) les devoirs des parents (de protéger) et le devoir des praticiens (de soigner) ? Selon l’article 1124 du Code Civil, le mineur est reconnu « incapable », il est soumis à l’autorité parentale. Il peut exercer ses droits, mais pas de manière autonome. Il doit donc être représenté et assisté pour exercer ses  droits. Ce sont généralement les parents ou les tuteurs légaux qui représentent et exercent les droits et les devoirs du mineur jusqu’à la majorité, fixée à 18 ans en Belgique. Concernant la dimension médicale la loi prévoit certaines exceptions à l’incapacité du mineur ce n’est donc pas si simple que cela…

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Sur le plan législatif :

Bien que le mineur soit soumis à l’autorité parentale, La loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient prend en compte la capacité de discernement du patient. Cela permet de déterminer s’il peut exercer seul, ou non, ses droits de patient. En effet, il faut souligner que l’incapacité du mineur est une mesure qui vise à le protéger, elle ne peut donc pas être utilisée contre le mineur pour le priver de l’exercice de ses droits.
L’article 12 de la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient prévoit deux hypothèses pour les patients mineurs, selon l’aptitude du mineur à apprécier ses intérêts relatifs à sa santé :

  • soit le mineur est jugé apte à apprécier raisonnablement ses intérêts relatifs à sa santé, c’est-à-dire que l’on considère qu’il est apte au discernement : dans ce cas de figure, le mineur exerce ses droits de patient personnellement et de manière autonome. (art.12 §2).
  • soit le mineur n’est pas jugé apte à apprécier raisonnablement ses intérêts relatifs à sa santé : dans ce cas de figure, les droits fixés par la loi sont exercés par les parents exerçant l’autorité sur le mineur ou par son tuteur (art.12 §1).

Capacité de discernement : la loi n’ayant pas fixé l’âge du « discernement », le médecin avisera en tenant compte de tous les éléments à sa disposition (personnalité du mineur, nature de la prestation médicale, situations familiales…)

En tant qu’être humain ou citoyen à part entière, titulaire de droits, le mineur dispose des mêmes droits qu’un adulte lorsqu’il se trouve dans le cadre spécifique d’une relation de soins. La loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient a fait en sorte que le mineur soit largement impliqué lorsqu’il se trouve dans une relation de soins de santé. Elle prend en compte la capacité de discernement du patient mineur pour déterminer s’il est apte ou non à exercer seul ses droits de patient. Si le praticien professionnel juge le mineur apte à apprécier raisonnablement ses intérêts relatifs à sa santé, il peut alors exercer ses droits de patient de manière autonome.

Sur le plan déontologique :

Le code belge de déontologie du secteur de l’Aide à la Jeunesse se base sur les principes suivants :

Art. 7 : « (…) tout renseignement de nature personnelle, médicale, familiale, scolaire, professionnelle, sociale, économique, éthique, religieuse, philosophique, relatif à un bénéficiaire de l’aide ne peut être divulgué ».
Lucien Nouwynck, avocat général près la cour d’appel de Bruxelles précise, au sujet du secret professionnel, « qu’il ne s’agit pas d’un droit de se taire mais bien de l’interdiction de parler, l’obligation de se taire (…) en vue de protéger la confiance que le citoyen doit nécessairement avoir envers certains confidents (…) dans son droit à la santé et à la liberté de conscience (…) » (Dr I. Noel, Dr Ph. Kinoo. Le secret professionnel pour les mineurs d’âge.

Recherche à partir d’une situation clinique institutionnelle. Ethica Clinica, 2012, n65)

Le code de déontologie médicale, dans son Art. 58 stipule aussi que « (…) le médecin apprécie en conscience si le secret professionnel l’oblige néanmoins à ne pas communiquer certains renseignements ».

NB: Avant de conclure ce volet sur les mineurs, un mot sur la situation des mineurs dont les parents sont séparés. Il est important de toujours garder à l’esprit que les 2 parents conservent l’autorité parentale (sauf en cas de déchéance), ce qui implique que les soignants doivent s’assurer que le parent absent est informé d’une consultation octroyée à son enfant. En cas d’urgence médicale, c’est bien sûr le soin qui va primer, cependant le parent présent se devra d’en informer l’autre parent le plus rapidement possible.

En conclusion :

Le secret médical a été mis en place dans l’unique but de créer une relation de confiance avec le soignant pour optimaliser la prise en charge. En tant que citoyen à part entière, titulaire de droits, le mineur peut disposer des mêmes droits qu’un adulte lorsqu’il se trouve dans le cadre spécifique d’une relation de soins. La loi fait d’ailleurs en sorte que le mineur soit largement impliqué lorsqu’il se trouve dans une relation de soins de santé. Elle prend en compte la capacité de discernement du patient mineur pour déterminer s’il est apte ou non à exercer seul ses droits de patient. Si le praticien professionnel juge le mineur apte à apprécier raisonnablement ses intérêts relatifs à sa santé, il peut alors exercer ses droits de patient de manière autonome.

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man using black laptop computer

Secret médical et informatique

Une des applications les plus importantes aujourd’hui dans le domaine de l’informatique médicale est l’informatisation du dossier du patient.

Le dossier médical est devenu une exigence déontologique, puis légale. Et aujourd’hui, la médecine, comme de nombreuses autres disciplines, ne peut se priver de l’outil informatique susceptible de donner à ce dossier une nouvelle dimension. Les performances de ces nouveaux moyens de stockage, d’organisation, de communication de l’information ne peuvent qu’inciter les médecins à les utiliser dans leur pratique quotidienne pour une gestion optimale de leurs dossiers et dans l’intérêt de leurs patients. Cela entraîne une nouvelle triangularisation de la relation médecin/patient/ informatique qui peut parfois faire peur a patients avec cette impression que tout est « sauvegardé ».

De plus, actuellement, le questionnement déontologique et éthique du respect du secret médical a de nouveau été soulevé avec la création du Sumehr. Le Sumehr est un résumé du dossier médical qui comporte des éléments objectifs (antécédents, médicaments, allergies…). Il constitue un document de liaison informatisé entre les médecins généralistes, les médecins spécialistes hospitaliers ou non. Ils pourront ainsi le consulter, en tout ou partie, selon des règles d’accès établies et à la condition qu’ils aient établi un lien thérapeutique formel avec le patient. Ainsi, même parmi les praticiens, le patient aura le contrôle de qui a accès à son dossier.

Il faut réaliser qu’une réelle réflexion sur la sécurisation de ces données informatiques est faite et que pour les différents logiciels ou réseaux utilisés, il existe de plus en plus de protection appliquée..

Secret médical et Maison médicale

Il faut avoir conscience qu’en maison médicale, le patient est pris en charge de manière globale par des médecins mais aussi des paramédicaux. Le patient doit réaliser qu’en adhérant au principe de maison médicale, il accepte de façon un peu tacite que certaines « informations » circulent entre les praticiens pour une prise en charge adéquate. C’est justement le but et la philosophie d’une maison médicale où plusieurs soins de 1ère ligne sont présents : une aisance dans la prise en charge des patients et dans l’échange d’informations les concernant. Le patient doit donc se fier aux intervenants et accepter l’honnêteté de chacun d’entre eux quant au respect des informations personnelles qui sont présentes dans son dossier. Il ne faut pas oublier que lorsque le patient signe un contrat avec une maison médicale au forfait, il s’engage à adhérer à la philosophie de cette maison médicale!

Deux choses importantes sont à retenir :

  • Tout intervenant d’une maison médicale (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, psychologues, diététiciennes mais aussi secrétaires) est soumis au secret médical/professionnel et s’engage à ne pas dévoiler des informations auxquelles il pourrait avoir accès par son activité professionnelle. S’il ne respecte pas cet engagement, cela est considéré comme une faute grave, il peut donc être licencié mais aussi encourir des poursuites judiciaires.
  • Le patient a toujours l’opportunité de « co-gérer » son dossier, c’est-à-dire qu’il peut demander que certaines données (en discussion avec le soignant) ne soient pas notifiées ou bien partagées seulement entre certains soignants de la maison médicale et pas d’autres.

Nous profitons donc de ce paragraphe explicatif pour vous rappeler quelques règles, en lien avec le secret médical, appliquées dans notre maison médicale :

  • Les résultats de prise de sang se donnent au téléphone à la personne concernée par ses résultats. Si, pour des raisons de langue ou d’horaires de travail ou autres, vous souhaitez que votre conjoint ou un enfant puisse avoir accès à ses résultats, vous devez nous signaler votre autorisation que nous noterons dans votre dossier.
  • Comme expliqué dans l’article sur les mineurs et selon les règles légales et déontologiques existantes, les mineurs de la maison médicale peuvent avoir accès aux consultations seuls et faire valoir leurs droits au secret médical.
  • Nous travaillons avec des logiciels informatiques pour gérer vos dossiers médicaux. Mais comme expliqué ceux-ci sont sécurisés et tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité de vos données.
Maison Médicale Duchesse - Diabète - Photo d'un échantillon de sang

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Origines et définitions du secret médical

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A Doctor Wearing Scrubs

On fait souvent remonter l’origine du secret médical à l’Antiquité et au serment d’Hippocrate. Selon les périodes de l’Histoire, cette notion de secret médical a évolué et a été adapté en fonction des valeurs qui définissaient une société. Par exemple, au Moyen-Age l’intérêt de l’individu était dévalorisé face à la collectivité alors qu’à la Renaissance, un nouveau courant mettant en avant l’individu, a remis au goût du jour le secret médical.

La notion de « secret » a, dans tous les cas, toujours été au cœur des valeurs médicales notamment parce que le médecin s’engage vis-à-vis du patient pour que celui-ci ait pleine confiance en lui. C’est un engagement nécessaire pour espérer une efficacité thérapeutique maximale. En effet, le médecin doit pouvoir connaître l’entièreté des caractères physiques ou psychiques qui pourraient avoir une incidence sur la santé du patient. Cette situation où un individu se dévoile corps et âme à un autre n’est pas un comportement naturel de l’être humain. En effet, chaque individu au quotidien garde sa part d’intimité, même face à son partenaire ou à sa famille. Par conséquent, le médecin qui est dépositaire de confidences est détendeur d’un « pouvoir » qu’il a fallu cadrer à l’exercice strict de l’art de guérir. Le secret médical s’est donc mis en place dans l’intérêt exclusif du patient pour le protéger de toute information indiscrète et à l’inviter à se confier intégralement à son médecin.

Secret médical déontologique:

La déontologie est un ensemble de règles dictant une conduite, les devoirs d’une profession. La déontologie médicale est fondée sur des valeurs de respect, de liberté, de dignité, d’intérêt du patient et de la collectivité…le principe de base étant de veiller en toutes circonstances à la santé des patients.

Le secret médical en Belgique est donc défini en partie par le Code de Déontologie Médicale émis par l’Ordre des médecins de Belgique mais l’obligation des médecins de suivre le secret médical n’est pas que déontologique mais aussi légal.

Photo Of Person Wearing Protective Wear While Holding Globe
Man in Blue Crew Neck Shirt

Secret professionnel :

Pourquoi la loi pénale incrimine-t-elle la révélation de certaines confidences ? Au-delà de la protection du patient, émerge une valeur sociale supérieure.

Le secret importe non seulement à la personne qui s’est confiée au professionnel de la santé, mais à l’ensemble des citoyens pour que chacun puisse être assuré de la discrétion des personnes chargées d’une mission particulièrement importante dans l’ordre de la santé.

La raison fondamentale de la protection pénale, c’est la nécessité d’inspirer une pleine confiance dans la discrétion des personnes dont la profession est de nécessité publique. Il couvre l’ensemble des informations détenues par cette profession (état de santé, revenus, situation professionnelle ou sociale…)

Qui est tenu au secret professionnel? l’article 458 du Code pénal, qui commence par les médecins, s’élargit à tout intervenant dans le domaine de la santé. Sont ainsi visés les dentistes, les infirmiers, les kinésithérapeutes, le personnel soignant et paramédical, les directeurs d’établissement et les membres du personnel d’un établissement hospitalier qui ont accès aux documents médicaux et les ambulanciers. On peut y ajouter les ostéopathes, les acupuncteurs, les diététiciens, les pédicures, les sophrologues, etc.

Secret médical partagé :

Le secret médical partagé existe afin d’assurer la continuité des soins dispensés au patient ou de déterminer une prise en charge optimale. Ainsi des professionnels de la santé peuvent être conduits à échanger des informations concernant un malade. La révélation doit être faite avec l’assentiment du patient.

A Woman Whispering to a Man

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Les Dangers de l’Abus des Écrans sur la Santé

Les Dangers de l’Abus des Écrans sur la Santé

Les Dangers de l’Abus des Écrans sur la Santé

L’abus d’utilisation des écrans que ce soit gsm, tablettes, ordinateurs ou TV n’est pas seulement nuisible à notre santé mentale mais peut aussi engendrer des symptômes physiques qui auront un impact sur votre vie quotidienne.

person lying on bed while covering face with pillow and holding eyeglasses

Troubles du sommeil

Il a été mis en évidence qu’une utilisation du smartphone après 21 h nuisait à la qualité du sommeil et impliquait une grande fatigue le matin. Par conséquent, il existe aussi lié à cette fatigue une baisse de la motivation au travail. L’une des explications pouvant expliquer la plus grande nocivité des smartphones par rapport aux autres appareils serait le type de lumière qu’ils émettent. Ce type de lumière aurait une influence négative sur la production de mélatonine, une substance chimique sécrétée par notre organisme et favorisant le sommeil. Des recherches ont montré que la rétine renferme des cellules ganglionnaires à mélanopsine, remplissant une fonction non visuelle. Selon la lumière qu’elles reçoivent, ces cellules activent le noyau responsable du sommeil. Ainsi, plus la lumière est de forte intensité et dans les teintes bleues, plus elle retarde l’horloge biologique. Or cette horloge biologique est là pour vous permettre de réguler les différentes activités de la journée : réveil, manger, endormissement…

Céphalées

Pour les mêmes raisons qu’exprimées ci-dessus, les lumières des écrans quel qu’ils soient entraînent des maux de tête qui peuvent devenir quotidiens si vous travaillez beaucoup sur ordinateur ou avec votre smartphone. De plus, comme nous le verrons un peu plus loin, l’utilisation prolongée des écrans engendrent de mauvaises postures qui peuvent aggraver ces maux de tête, notamment par une tension des muscles cervicaux.

man in blue crew neck shirt covering his face
woman wearing blue stud earring

Troubles de l’audition

L’utilisation de notre smartphone « dépotentialise » notre sens de l’ouïe. La raison en est simple : le système auditif, support de l’ouïe, n’a pas évolué depuis le temps de la cueillette.

Il n’a aucune protection naturelle lui permettant d’amortir les sollicitations continues et, le plus souvent, à fort volume. Les journées sont ponctuées de conversations téléphoniques, d’écoute de musique via des oreillettes sur le smartphone,… Lorsque les cellules sensorielles de l’oreille sont sur-sollicitées, elles n’ont plus la capacité de transmettre au cerveau et lâchent!

De nouveau, comme vu précédemment, cette sollicitation inadéquate de notre ouïe va entraîner une fatigue cérébrale qui, à son tour, augmentera les maux de tête, les troubles du sommeil, le stress…

Troubles de la vue

Nous venons d’expliquer que la lumières des écrans est nocive sur les yeux, mais les écrans entraînent aussi des troubles de la vision tel qu’une augmentation des patients souffrant de myopie. Et cela s’observe notamment chez les enfants et adolescents, période où la vision évolue beaucoup. Il est aussi observé un phénomène de fatigue oculaire qui va aussi déboucher sur le port de lunettes pour traiter le problème.

silver framed eyeglasses on clear glass
a man sitting at a desk working on a laptop

Diminution de la concentration

Par la fatigue liée aux troubles du sommeil, les maux de tête, la fatigue oculaire, l’utilisation de smartphones intensive va aussi occasionner une diminution de la concentration et de la motivation.

De plus, si vous essayez de travailler, de pratiquer une activité physique, une activité sociale… Les notifications constantes vont causer une déconcentration car, malheureusement, on observe de plus en plus, qu’il semble plus urgent de regarder l’information présente sur le smartphone que de continuer à effectuer la tâche en cours…. Pour un enfant ou adolescent, le danger est la diminution des capacités de mémorisation ou d’apprentissage pendant les tâches telles que les devoirs à cause de toutes ces perturbations parasites !

L’abus d’utilisation des écrans que ce soit gsm, tablettes, ordinateurs ou TV n’est pas seulement nuisible à notre santé mentale mais peut aussi engendrer des symptômes physiques qui auront un impact sur votre vie quotidienne.

Atteinte musculo-squelettique

Les smartphones, tablettes et ordinateurs portables, nous facilitent bien souvent la vie, malheureusement leur utilisation prolongée n’ont pas que des effets positifs. Il y a encore peu nous consultions nos e-mails et surfions sur internet uniquement sur un ordinateur de bureau et donc de manière +/- ergonomique, c’est à dire, assis sur une chaise devant une table. L’avènement de nos précieux objets connectés nous a amené à prendre de mauvaises habitudes posturales.

Les utilisateurs de smartphones se plaignent le plus souvent de douleurs à la nuque. On a pu constater que lorsque l’on incline la tête les forces subies par le cou augmentent. Si nous maintenons notre tête dans une position saine et neutre, les forces subies par la colonne cervicale sont d’environ 4.5 kg et 5.5 kg. Or quand on regarde son smartphone la tête est en moyenne incliné à 45°, ce qui implique que notre cou subit une force de +/- 22 kg !

La tête est donc trop lourde pour nos épaules, ce qui amène notre corps à compenser pour éviter la douleur liés aux contractures. Comment est-ce qu’il compense ? En modifiant nos structures pour s’adapter. Dans ce cas-ci le plus souvent la colonne vertébrale se déforme progressivement et une fois la déformation installée, il est difficile de faire marche arrière.

Mais alors qu’elle est la « bonne position » ? Ses études ont montrés que l’on est bien positionné quand les oreilles sont alignées avec les épaules et que les omoplates sont rétractées.

L’usage prolongé des smartphones conduit aussi bien que moins fréquemment à des problèmes de dos, d’épaules, de maux de tête et de pouce. Il est donc essentiel de réguler le temps que l’on passe connecter !

man in grey crew neck t-shirt
black flat screen tv on brown wooden tv rack

Concernant l’ordinateur, il n’est plus à prouver qu’il fait partie intégrante de la plupart des postes de travail des employés. Or un écran mal placé contraint le travailleur à prendre de mauvaises postures et ce, pendant de longues heures, 5 jours par semaine, tout au long de l’année.

Comme nous l’avons vu pour les smartphones, ceci peut amener des troubles musculo-squelettiques plus ou moins graves sur du long terme. Les problèmes les plus fréquemment rencontrés chez les employés de bureau sont la fatigue oculaire, les maux de tête, les douleurs au cou, au dos et aux épaules. De même un clavier mal positionné aura des répercussions sur les coudes, poignet, doigts,…

Une attention particulière doit être portée au laptop. Pour les personnes qui travaillent sur ordinateur portable, il est essentiel d’avoir un support qui permette de surélever l’appareil. Si vous en avez la possibilité, il est également conseillé de pouvoir alterner les positions au boulot! La position assise prolongée a aussi des répercussions sur notre dos! Travailler debout serait donc une alternative intéressante car sur 60 minutes d’activité il est bon de rester assis maximum 20 minutes.

Conclusion, il est essentiel de bien surveiller sa posture lorsque l’on utilise tous nos objets connectés !

D’autant plus que l’on est vite distrait, soit par notre travail, soit par la conversation ou le jeu que l’on fait.

From above sporty calm female in gray sports bra performing Upward Salute exercise while practicing yoga in light living room

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Communication vs. Relation : La Grande Confusion

Communication vs. Relation : La Grande Confusion

Communication vs. Relation : La Grande Confusion

Person Holding Iphone Showing Social Networks Folder

Les technologies de l’information et de la communication sont des outils qui permettent donc d’échanger des informations, de diffuser un message, que ce soit du texte, de l’image, ou de l’audio.

Mais ces outils de « l’open space » favorisent la confusion entre les notions de communication et de relation. La communication permet d’échanger des informations d’un « point A » (l’émetteur) à un « point B » (le récepteur), et inversement. La relation quant à elle implique non seulement la communication mais aussi la présence de l’autre. Pour être en relation avec une personne, cela implique d’être mis en présence de celle-ci.

Or, dans la plupart des cas, les personnes sont en communication sans forcément être en relation.

Pour exemple, Facebook, le fameux réseau social en ligne utilisé par plus de deux milliards de personnes, a lancé le concept de l’amitié en ligne. Bien que cet outil permette de publier et d’échanger des informations diverses avec un nombre illimité de personnes, il s’agit avant tout d’un moyen de communication permettant aussi d’utiliser toute une série d’autres applications (programmes informatiques), ce qui vient renforcer la confusion. Or, la relation quant à elle, implique inévitablement qu’il y ait une rencontre et un ensemble de rapport et de liens directs entre les individus. Si « l’open space » peut contribuer à cela, et être inclus dans la relation, le danger consiste à vivre les choses de telle manière que l’on arrive à confondre le moyen de communication, l’outil en lui-même, et la relation en elle-même.

Photo of Laptop Near Plant
internet, whatsapp, smartphone

Par ailleurs, la communication virtuelle est totalement dépourvue de la dimension non verbale. Ou du moins, elle en est fortement appauvrie. Car si les émoticônes (contraction entre les mots « émotion » et « icône ») permettent d’apporter une forme de communication non verbale, cela reste malgré tout très pauvre par rapport à tout ce qui peut se transmettre dans la communication non verbale en présence de l’autre, tel que le regard, la posture, le teint de peau, le timbre de voix,…

Sans compter que ces fameux « émoticônes » uniformisent et, par conséquent, lissent et aplatissent la véritable palette de la vie émotionnelle. Cela peut donc devenir un réel problème par rapport à notre besoin de relation sociale lorsqu’on en vient à confondre l’outil de communication avec de véritables relations d’amitiés, de familles ou amoureuses. Ce phénomène de confusion est particulièrement observable auprès des adolescents en pleine construction identitaire. Par ailleurs, cette immédiateté de partage d’information amène également à des dérives telles que l’intolérance à la frustration, la dépersonnalisation, l’addiction.

La dépersonnalisation

Le principe de « l’open space » se caractérise également par « l’immédiateté ». Le moindre vécu doit se transmettre instantanément. La célèbre application Snapchat va jusqu’à prôner que « la vie est plus fun lorsque l’on vit pleinement l’instant », et incite à partager, dans la minute, ce que l’on est en train de faire. Mais que signifie « vivre pleinement l’instant » ? À en croire cette application, il s’agit de relayer immédiatement, dans la minute, sur la toile, un évènement, avant même de l’avoir pleinement vécu et intégré soi-même en compagnie des autres. L’outil de communication doit donc passer avant la relation. Et si cette procédure n’est pas respectée, une sanction sociale apparait en termes de perte de popularité au sein de cette même application…. De nombreux adolescents en arrivent carrément à se définir en tant que personne, non plus en se construisant dans le regard de personnes bienveillantes, ni dans la créativité de leur esprit qui vagabonde pour reconstruire le monde, mais en fonction d’un score obtenu au travers d’un logiciel informatique et d’un petit fantôme qui les vampirisent…

La dépersonnalisation est un vécu intense de « perte du sens de soi-même ». On peut en arriver à ne plus savoir exactement qui on est en vrai. Donc, qui on est dans la vraie vie, et non dans la virtualité.

Close-up of Salad in Plate
woman, face, social media

Ce phénomène est d’autant plus fréquent chez les jeunes de plus en plus accros à ces applications. Car ce n’est plus le jeune qui se définit lui-même grâce à l’appui de son environnement familial et social, mais ce sont les applications qui en viennent à décider de ce qu’elles font de ces jeunes ! D’une certaine façon, ces jeunes deviennent les « jouets » des applications informatiques. Et ce, dans la caricature, dans la soi-disant popularité, ou le rejet voire le harcèlement. Le jeune devient ainsi « une sorte d’objet », ce qui favorise ce phénomène de dépersonnalisation et peut engendrer un réel trouble de la personnalité nécessitant l’intervention de professionnels de la santé mentale.

Pour éviter de telles dérives, il est donc essentiel que l’utilisation de ces applications relèvent du ludique et non qu’elles viennent « orchestrer » la vie des adolescents.

Un smartphone est un cordon ombilical psychosocial, une e-xtension du i-Soi.

C’est aussi un e-doudou à composante tactile. Il a une fonction anxiolytique, hypnotique et est une véritable interface relatio-générationnelle ! Il ne sert pas que de matrice mobile à un téléphone. C’est aussi, et nous le savons bien, un appareil photo, une usine à selfie, à porn food, à tout et n’importe quoi, une caméra video, un support pour des jeux vidéos en ligne ou non (Candy Crush, Criminal Case, Boom Beach, Minecraft…), un support pour des milliers d’applications connectées à Internet, un support pour les réseaux sociaux…

Il permet une communication en temps réel, de se rassurer et de tout vérifier à la seconde ! Il facilite le maintien d’une proximité symbolique en réponse immédiate à toute sollicitation. Qui n’aime pas ça?

Il existe un over-usage du smartphone devenu un outil plus que populaire de 7 à 77 ans. On le sort dans la queue du supermarché, en réunion quand on s’ennuie, pendant un cours, au feu rouge en voiture (même si c’est interdit maintenant!), en regardant la TV, en parlant avec d’autres. On s’endort avec, on se réveille avec. Il accompagne les insomnies.

Person Holding Iphone Showing Social Networks Folder
woman in black and white striped long sleeve shirt

L’intolérance à la frustration :

La frustration, est une émotion négative normale, ressentie lorsqu’on ne peut pas combler un besoin ou un désir. Bien que difficile à vivre, elle est cependant nécessaire car structurante pour le psychisme, notamment celui de l’enfant et de l’adolescent. La frustration permet ainsi de préparer le jeune en croissance à gérer plus tard les difficultés de la vie, à se dépasser dans des moments compliqués, à maintenir une motivation en vue d’atteindre ses objectifs. Sur le plan psychologique, il est donc essentiel de pouvoir postposer une idée, une envie, un désir car ce laps de temps que l’on impose à son esprit permet de favoriser le développement de l’imaginaire et la capacité à « réfléchir à », autrement dit à mentaliser.

Faute de pouvoir postposer, on développera au final une intolérance à toute situation normale de la vie où il est nécessaire d’attendre. La conséquence de cela amène à « l’intolérance à la frustration » qui engendre une incapacité à gérer des émotions négatives comme la colère, l’agressivité, la tristesse. Au moins notre psychisme est amener à travailler des émotions, au moins il est capable de les gérer adéquatement
et de les canaliser.

Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’il est question des individus en pleine croissance. Au cours du développement, les premières frustrations sont toujours vécues dans l’intolérance. Du stade bébé à environ 3 ans, la frustration est synonyme de souffrance majeure. C’est avec l’accompagnement des parents, de l’entourage familial, que l’enfant apprendra à s’approprier cette émotion et à la gérer. L’intolérance à la frustration correspond à un ressenti d’anxiété majeur, généralement accompagné de colère difficilement canalisable. Cliniquement parlant, on considère que l’intolérance à la frustration est normale entre 3-5ans. Au-delà de cet âge, il faut envisager de consulter car elle devient synonyme d’un mal-être chez l’enfant ou le jeune, voire d’un trouble du comportement. Autant chez l’enfant que chez l’adolescent, l’utilisation excessive de technologies et d’écrans favorisent l’intolérance à la frustration à un âge où ce n’est donc plus censé se présenter. Cette intolérance apparaît en raison de deux phénomènes premièrement la culture du « tout, tout suite » favorisée par la rapidité d’accès offertes par les nouvelles technologies (occupation de l’esprit, communication, jeux…)

Deuxièmement, par le phénomène de l’addiction, comparable à celle du toxicomane, du fait de l’atteinte, notamment, du circuit cérébral dopaminergique dit « circuit de la récompense ».

man wearing white top using MacBook
woman, face, social media

La nomophobie :

La nomophobie est l’équivalent d’une anxiété de séparation mais avec son mobile! Cette techno-angoisse d’abandon peut être redoutable chez certains! L’inconfort loin de son smartphone aussi! Dans une étude, publiée en 2015, par Clayton et ses collaborateurs dans le Journal of Computer-Mediated Communication, les chercheurs ont mis en évidence les effets de l’impossibilité d’utiliser son smartphone, lorsqu’il sonnait, sur soi (l’iSoi), sur les cognitions, sur l’anxiété, et sur des fonctions physiologiques comme la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la fréquence respiratoire. La population étudiée réalisait certaines tâches cognitives comme faire 2 puzzles de séries de mots. Lorsque les personnes ne pouvaient pas répondre à leur smartphone, leur
fréquence cardiaque et leur pression artérielle augmentaient.

Des sensations d’inconfort et une anxiété étaient présentes. Les performances cognitives diminuaient. Ils trouvaient moins de mots durant la deuxième partie de l’épreuve de puzzle.

La nomophobie est également associée à l’angoisse d’être déconnecté (AED ou Fear of Missing out (FOMO) en anglais), de rater des échanges, des tchats, des moments virtuels, des statuts facebook, des tweets qui sont l’occasion d’interagir socialement et rapidement. La nomophobie n’est pas une maladie incurable mais un style vie hyperconnecté qui peut ne pas convenir à tout le monde… et devenir pathologique !

Physiologiquement qu’est ce qui se passe ?

Le circuit de la récompense est un système cérébral, qui est à l’œuvre dans les- fonctions vitales telles que boire, manger, dormir, se reproduire,… Lorsqu’on satisfait un besoin vital, le cerveau envoie rapidement des signaux de bien-être et de satisfaction. Pour que l’on réitère ces actions nécessaires à notre survie : répondre à la faim, à la soif, au besoin de repos et de se reproduire pour perpétuer l’espèce.

Lorsque l’on mange par exemple, cela procure une sensation double : la satiété et le bien-être. Ce double sentiment est produit par le « système de récompense ». Lorsque le temps passe, la faim reviendra et provoquera un nouveau désir ou manque, et l’action de se nourrir sera répétée. Autrement dit, la sensation de plaisir ressentie pousse à renouveler l’opération source de satisfaction.

ai generated, girl, brain
cat, mirror, lion

Cela peut donc favoriser le maintien de la survie. Mais aussi soutenir un processus d’apprentissage du comportement permettant d’obtenir la sensation agréable de récompense. Tant qu’il s’agit de choses saines pour le corps et l’esprit, cette apprentissage et ce renforcement est positif. Par contre, lorsque le renforcement est lié à des choses négatives, cela peut, à la longue, engendrer des problématiques telles que des addictions.

Les sensations telles que l’envie et le désir de ressentir un bien-être et de la satisfaction vont « pousser à l’action ». Cette mise en mouvement et l’action de recherche de ce qui apportera cette fameuse satisfaction va provoquer au niveau du cerveau la libération d’un neurotransmetteur : la dopamine. Un neurotransmetteur est un composé chimique qui permet aux neurones, les cellules nerveuses, de communiquer entre eux (voir schéma). La dopamine est donc directement à l’aspect de motivation qui active l’action, la mise en mouvement et l’exécution de l’action satisfaisante.

La motivation et l’action correspondent au début du « circuit de la récompense ». Ensuite, l’exécution de l’action provoquera cette sensation agréable de satisfaction, voire d’extase. Au niveau cérébral, cela correspond à la libération d’autres neurotransmetteurs tels que l’endorphine, l’adrénaline, la noradrénaline. Après cette phase de satisfaction, le cerveau produira la sérotonine directement lié à la sensation de bien-être et à la régulation de l’humeur.

Chez les enfants et les adolescents

Le phénomène devient réellement inquiétant lorsque l’on sait pertinemment avec quel systématisme les jeunes, en plein développement physique et mental, ont accès aussi bien aux smartphones, qu’à la tablette en plus des écrans de télévisions et d’ordinateurs…

Et en tant que soignants, il nous faut dénoncer que c’est parallèlement suite à cette frénésie d’accès aux nouvelles technologies que les demandes de bilan pour troubles de l’attention, de problèmes de développement émotionnel, affectif, d’agressivité, d’isolement social, sont de plus en plus nombreuses. Généralement tout le monde se sent dépassé par la situation : les parents mais aussi l’école. Un journal britannique nommé “The Mirror” a ainsi parlé de l’addiction à la tablette d’une petite fille à peine âgée de 4 ans, qui présentait tous les symptômes du manque lorsqu’on lui retirait la tablette. Son psychiatre, Dr Richard Graham, responsable d’un programme de désintoxication numérique (tablettes, smartphones, et autres appareils…) dénonce que cette petite fille aurait pu nécessiter des soins psychiatriques si l’addiction avait continué. L’utilisation de la tablette était évaluée à près de 4 heures par jour. Selon ce même psychiatre, une étude récente révèle les données suivantes : 1 foyer sur 7 laisserait ses enfants utiliser les appareils mobiles à écran 4 heures ou plus par jour ! Ce qui veut dire que ces enfants deviennent esclaves de ce fameux « circuit de la récompense». Ce qui, à la longue, devient tout aussi toxique pour leur cerveau que les drogues.

Dans une émission télévisée française, des parents ont témoigné de leur expérience avec leur enfant qui avait été diagnostiqué autiste et recevait des soins médicamenteux et kinés liés à cette maladie mentale. Grâce à la clairvoyance d’intervenants, l’idée d’évaluer le temps passé sur la tablette fut évoquée. Cet enfant passait en effet plusieurs heures par jour devant ces fameuses tablettes. Dès que les parents ont rectifié cela, l’enfant s’est mis à aller vers les autres, parler, bouger et à faire les mêmes choses qu’un enfant normal. Ce jeune enfant a donc pu récupérer son retard de développement grâce à l’aide de professionnels.

adolescent, cool, peace
Offended black girl in studio

Les symptômes classiques qui doivent alerter chez l’enfant et l’adolescent :

  • Il vous désobéit toujours quand vous fixez un délai et reste plus longtemps.
  • Il n’accomplit pas les tâches demandées et reste face à son ordinateur.
  • Il passe plus de temps en ligne qu’avec le reste de la famille.
  • Il vous parle constamment de ses nouveaux copains en ligne.
  • Vous vous plaignez constamment du temps qu’il dépense en ligne.
  • Ses résultats scolaires ont déjà été affectés par le temps passé sur le Web.
  • Depuis qu’il a découvert Internet, il semble plus déconnecté de la réalité, isolé et solitaire.
  • Il n’accomplit aucune tâche avant de vérifier ses messages en ligne.
  • Il se met sur la défensive et vous répond discrètement quand vous lui demandez ce qu’il a fait en ligne.
  • Il arrive qu’il se connecte furtivement, est ce malgré votre interdiction.
  • Il passe beaucoup de temps seul dans sa chambre face à son ordinateur.
  • Il arrive qu’il vous réponde de façon agressive si vous lui parlez alors qu’il est en ligne.
  • Il pique une crise de nerfs et devient de mauvaise humeur si vous l’obligez à réduire le temps qu’il passe en ligne.
  • Il néglige tous les loisirs qu’il adorait autrefois et préfère rester en ligne.
  • Il déprime quand il n’est pas branché à Internet en raison d’une coupure.

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